conformisme

Que nous apprend Milgram sur l'obéissance ?

Le 04/05/2019

L’obéissance à l’autorité (Milgram, expériences effectuées entre 1950 et 1963)

 

Découverte : La propension extrême des adultes, hommes ou femmes, à la soumission quasi inconditionnelle aux ordres de l’autorité. Son point de départ se situe à l’apparition de la division du travail (début 20ème).

57% des sujets obéissent s’ils ne sont pas en contact avec la victime.

30% des sujets obéissent s’ils sont en contact avec la victime.

L’obéissance à l’autorité, souvent prônée comme une vertu, revêt un aspect bien différent quand elle est au service d’une cause néfaste.

Ceux qui ont administré des chocs électriques à la victime l’ont fait, non pour assouvir des tendances agressives, mais parce que l’idée qu’ils avaient de leur obligation les y contraignaient moralement. Rares sont ceux qui possèdent les ressources intérieures nécessaires pour lui résister, parce que toute une gamme d’inhibition s’oppose à une éventuelle révolte.

 

Qu’est-ce qui contraint le sujet à rester à l’état de soumission (agentique) ?

  • Désir de tenir sa promesse, la politesse, l’engagement moral pris,
  • Préserver la relation, désir de se montrer à la hauteur qui s’accompagne d’une diminution sensible de la préoccupation de l’éthique morale,
  • Se concentrer sur les caractéristiques techniques immédiats pour perdre de vue les conséquences lointaines,
  • La normalisation de l’acte par sa continuité.

Ainsi, chaque sujet inhibe son fonctionnement autonome et il devient alors un autre individu qui accepte le contrôle total d’une personne ayant un statut plus élevé.

 

Quel est le processus de l’obéissance ?

  • Elle est transmise par l’éducation,
  • Les agents sociétaux, dès que l’enfant sort du cocon familial, il est transféré dans un système d’autorité institutionnel dans lequel la soumission est indispensable, explicite ou implicite à une entité impersonnelle,
  • La structure de récompense/châtiment,
  • La perception de l’autorité qui doit être « légitime »,
  • « L’idéologie » de la situation,
  • La responsabilité redirigée. Le sujet se sent engagé vis-à-vis de l’autorité mais pas responsable du contenu des actes que celle-ci lui prescrit.

 

Comment expliquer la baisse de l’obéissance à mesure que la victime se rapproche ?

  • L’empathie du sujet envers sa victime,
  • Agrandissement du champ cognitif, il est plus difficile de faire abstraction de la victime,
  • La proximité génère une inhibition passive, de la honte et de la culpabilité, contrairement à l’éloignement qui provoque un rapprochement entre le sujet et la personne représentant l’autorité,
  • Conscientisation des causes et des conséquences.

Le seul danger qui menace le fonctionnement d’un système hiérarchisé, c’est la possibilité que la défection d’un de ses éléments en entraîne d’autres, d’où la nécessité de l’isoler et de la punir sévèrement.

 

Faire la différence entre « obéissance » et « conformisme »

L’obéissance survient à l’intérieur d’une structure hiérarchisée alors que le conformisme détermine la conduite parmi des gens de statuts égal (avec souvent une pression implicite du groupe).