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Affaire Maël Combier : application au schéma intégratif de la motivation

Le 04/09/2019

Pour faire suite à mon schéma intégratif de la motivation, voici un cas appliqué à un comportement criminel : l’affaire Maël Combier.

Petit rappel emprunté à TéléStar :

« Ce 25 février 2011, Samira Ben Saad et Maël Combier vivent une relation passionnée. Ils se sont rencontrés en boîte de nuit l'été précédent. Elle vit à Crest, une petite ville du département de la Drôme, elle a 20 ans, pose pour des photos et rêve de devenir mannequin. Il en a 22, travaille à Valence pour une entreprise de travaux d'étanchéité, il aime le football et plaît beaucoup aux filles. Leurs disputes sont fréquentes et, inlassablement, leurs retrouvailles sont enflammées. Mais le jour où Samira apprend que celui qu'elle aime à la folie est déjà marié et bientôt père de famille, elle rentre dans une colère noire, le menace et lui promet l'enfer pour s'être moqué d'elle. Aussi, lorsque Maël lui propose de l'emmener en week-end romantique en Italie, la jeune femme se méfie. Mais elle espère tellement voir leur histoire prendre une nouvelle dimension qu'elle accepte de le suivre. Or Maël a bien autre chose en tête qu'une promesse d'avenir. Dans son blouson, il dissimule un revolver et, au détour d'un chemin boisé, il sort son arme et tire. »

Je reprends individuellement chaque item de mon schéma en l’illustrant des éléments de cette affaire. Pour une meilleure compréhension, Maël Combier sera l’Agent 1 et Samira Ben Saad sera l’Agent 2.

L’objectif de cet exercice est de comprendre comment une passion amoureuse en est arrivée à devenir une tragédie. L'utilisation du schéma intégratif de la motivation permet une première analyse pratique/pragmatique pour bien comprendre la situation.

Environnement

C’est un environnement construit, A1 et A2 sont actifs professionnellement et dans leur sphère privée.

Agent 1

Cognitif : une intelligence que je qualifierais de moyenne, par défaut et parce que rien dans les articles que j’ai pu lire ne me fait penser qu’il est un débile profond ou d’une intelligence supérieure. Il occupe un poste professionnel qui demande certaines qualifications et aptitudes intellectuelles.

Affectif : immature, séducteur, menteur, gestion des émotions difficile.

Biologique : néant selon les articles lus, ni sur le plan psychopathologique.

Agent 2

Cognitif : une intelligence que je qualifierais de moyenne basse au vue des interviews que j’ai pu regarder et de sa capacité de réfléxivité, de prise de distance par rapport à la situation.

Affectif : immature également, séductrice elle aussi, gestion des émotions difficile encore et un brin utopiste négative.

Biologique : néant selon les articles lus, ni sur le plan psychopathologique.

Les deux amants sont plutôt orientés vers une stratégie de vie de type « r » (J. P. Rushton), c’est-à-dire avec une stratégie de vie à court terme, aucune anticipation, l’effort est porté sur la reproduction (en terme évolutionniste), impulsivité, hypersexualité.

Intentionnalité

Agent 1 : il use de séduction et multiplie les partenaires tout en essayant, en parallèle, de maintenir un semblant d’équilibre familial qui lui donne bonne conscience et seul gage de stabilité.

Agent 2 : séductrice, elle souhaite trouver à tout prix celui qui la sortira de sa condition sociale qu’elle juge non valorisante (utopie négative) et qui lui fera accéder à son idéal du Moi.

Pensée anticipatrice

Agent 1 : il doit gérer la tension psychologique générée par une situation antagoniste ; d’un côté le désir de stabilité, de l’autre ses pulsions sexuelles. Il suit des buts exclusivement proximaux, assez facile à atteindre.

Agent 2 : elle voit l’Agent 1 comme son sauveur, comme son avenir qu’elle fantasme prometteur. Elle suit des buts distaux, plus difficiles à rendre concrets et donc atteignables.

Auto-Réactivité

Pour les deux Agents, nous voyons très bien, au-travers de leur passion, que l’autorégulation n’est pas leur point fort. La réflexivité est un mot, une compétence dont ils ignorent tout. Ils ont tous deux un fonctionnement auto centré à ceci près que l’Agent 1 est dans un mode « proactif » pour préserver à tout prix son équilibre. Alors que l’Agent 2 est dans un mode « inhibiteur ». Elle rêve de vivre avec l’Agent 1 et elle a très mal réagi lorsqu’elle a appris que l’Agent 1 était marié et allait devenir père. Elle a donc des valeurs intrinsèques fortes et reconnues socialement.

Conclusion

En termes de coping et de mécanismes de défense adaptative, l’Agent 1 est un sujet au fonctionnement mental dysfonctionnel. Lorsqu’il perçoit une menace, ses défenses immatures en font une évaluation erronée et la représentation mentale s’en trouve déformée. Ainsi, la réalité est altérée, mal évaluée et le coping est inapproprié. Parce que la détresse est surévaluée, la contrôlabilité perçue quant à elle est sous-évaluée. Les évènements ne manqueront pas de se répéter. Malheureusement, si des éléments extérieurs viennent à renforcer la menace – comme des proches qui menacent physiquement la personne ou encore être harcelé avec 150 appels téléphoniques par jour – il est fort probable qu’il y ait passage à l’acte pour tenter d’annuler, de déplacer ou d’amoindrir la menace.

Maël Combier a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, par la Cour d’Assises de la Drôme, reconnu coupable de tentative d’assassinat avec préméditation sur la personne de Samira Ben Saad.

 

Mael combier

Poutine vs Sarkozy : sommet du G8 en 2007

Le 19/02/2017

Le sommet du G8 2007 réunissait les dirigeants des 7 pays démocratiques les plus industrialisés et la Russie, du 6 au 8 juin 2007, en Allemagne. Au cours de ce G8, Nicolas Sarkozy a vivement critiqué la politique menée par Vladimir Poutine. Mais lors d’un tête à tête, le Président russe va réajuster à sa façon l’équilibre des pouvoirs…

Lors de la conférence de presse qui suivit, l’ensemble des journalistes présents a attribué l’attitude de Nicolas Sarkozy à une ivresse, mais la réalité est toute autre.

Au-delà des éléments verbaux repris par Nicolas Hénin, voyons comment cela s’est traduit par le langage non verbal.

 

[2.06] : NS arrive d’une démarche plutôt assurée pour quelqu’un que les journalistes disent être ivre. Je ne vois pas d’hésitation, le poids du corps s’ancre avec détermination dans chaque pas.

 

[2.11] : « Vous préférez que je réponde aux questions ? » NS affiche du dépit sur son visage, illustré par la commissure gauche de sa bouche qui est ascendante. Ce dépit se mêle de surprise avec ses rides du front et les sourcils en « accent circonflexe ». Je peux distinguer aussi son hémi visage droit commandé par le cerveau analytique (hémisphère gauche) plus crispé que le gauche.

 

[2.44] : « Du fait de l’humiliation que venait de lui infliger Vladimir Poutine ». Sur cette image que vous pouvez arrêter, vous pouvez observer une différence évidente de hauteur au niveau des épaules. La gauche est beaucoup plus haute (hypertonique) et contractée afin de se protéger. C’est instinctivement le bras gauche qui s’élève en premier en bouclier vers le danger, pour se protéger. En revanche, la droite est plus basse, en cohérence avec cet hémi visage droit moins expressif.

La mâchoire est pendante, exprimant ainsi le renoncement, l’hébétude.

Enfin, sur cette même image, NS marque un retour sur soi avec son regard et son menton bas, marquant ainsi une infériorité.

 

[2.45] : Ce sentiment, qui est aussi la peur, est encore plus lisible à ce moment avec des rides en forme de vagues sur le front, avec le blanc des yeux très apparent sur le bas de l’iris.

 

[2.48] : « Nous avons évoqué tous les sujets… » dit NS avec la bouche en huître (propos retenus) et une crispation des sourcils désireux de marquer/d’insister sur ce point en particulier.

 

[2.52] : « La Tchétchénie… » avec le sourcil droit levé qui veut mettre le monde extérieur à distance. Le regard est défocalisé et la lèvre est mordue, ce qui ne s’observe que dans un contexte négatif s’il n’est pas associé à un vrai sourire.

 

[2.58] : « Les Droits de l’Homme… » avec la commissure gauche de la bouche qui remonte (ascendante) avec un mordillement de la lèvre inférieure (encore).

 

[3.00] : « Le Droit des homosexuels… » avec du dégoût teinté de peur dans l’expression du visage, les dents inférieures sont très visibles et les narines sont retroussées, prêtes à inspirer davantage d’air (qui semble lui manquer).

 

Comme souvent, nous voyons que la réalité n’est pas forcément celle qu’ON nous présente.

La réalité est que le corps parle à notre insu, qu’il produit des signes observables et que nous avons aujourd’hui les moyens de les décrypter.

 

 

Merci à Emmanuelle Fitoussi pour la suggestion.

 

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=HEpcPdcJqR8

Biblio. : Nicolas Hénin, « La France russe », 2016

 

Poutine vs sarkozy

"Mal-aise" chez Michelle Obama

Le 22/01/2017

L’accueil du couple Trump par les Obama a été vivement commenté à travers le monde et dans tous les médias. Beaucoup comme l’AFP restent objectifs pour décrire l’arrivée du nouveau couple présidentiel, pendant que d’autres médias commentent avec la teinte d’hostilité que provoque Donald Trump.

 

Resituons la scène

 

Les Obama sont sur le perron de la Maison Blanche pour accueillir, de la façon la plus respectueuse possible, ce couple de milliardaire propulsé à la tête des USA grâce à une campagne très patriotique.

Il s’agit donc du protocole bien établi de la cérémonie d’investiture. Exit donc les employés de la Maison Blanche qui se chargent généralement des « à côté », tout au moins sur le perron… seuls restent les 2 soldats au garde à vous.

 

Aussi, Mme Trump, qui ne jouit pas de la meilleure image certainement à cause de son passé de modèle photo sur papier glacé, à la gentillesse d’offrir un présent à Michelle Obama.

Je fais remarquer qu’il s’agit d’un présent que vous et moi ne pourrions nous offrir, s’agissant d’une bijouterie de luxe des plus célèbres (Tiffany).

 

Le couple Trump ignore-t-il le protocole ?

 

Les Trump ne sont pas au fait des conventions politiques, ils sont certainement de parfaits novices dans ce domaine. Le cadeau de Melania se voulait être de la bienséance, toujours est-il que Michelle Obama s’en trouve étonnée, surprise, ne sachant où déposer le cadeau reçu, le temps de la photo protocolaire et fait donc une grimace évocatrice. Son mari prend les choses en mains, et après quelques secondes, le protocole peut reprendre.

 

Mais évocatrice de quoi ?

 

Le mot qui revient le plus souvent est : embarras, ce qui est vrai. Cependant nous pouvons pousser un peu plus loin l’analyse. J’observe que le visage de l’ancienne 1ère dame des USA peut être séparé en 2 hémi visages. Celui de droite, est plus fermé que l’autre mais affichant néanmoins un sourire social. L’hémi visage droit est le lien avec le monde extérieur. L’œil droit est plus petit que le gauche, concentré sur le rôle que Michelle Obama doit tenir à cet instant.

L’hémi visage gauche est plus ouvert mais il y a un rictus visible avec le coin gauche de la bouche qui s’étire vers l’extérieur, en un sourire crispé (celui-ci) lié à soi.

Dans le même temps, le sourcil gauche s’élève plus haut que celui de droite signifiant ainsi une mise à distance de soi vis-à-vis de l’autre.

Les sourcils traduisent notre envie de communiquer. Lorsqu’il se lève (celui de gauche), Michelle Obama se place (en tant qu’individu) à l’extérieur de la relation qu’elle vit avec les Trump.

 

Résultat ?

 

Eh bien Michelle Obama connaît le protocole et entend bien le respecter, par opposition à Melania Trump qui est novice en bien des points. Recevoir un cadeau est un élément extérieur que Mme Obama n’avait pas prévu et qui la met dans l’embarras car il n’y a pas de « petites mains » pour l’en débarrasser. Alors son visage va illustrer, va traduire cette dichotomie entre afficher un sourire de circonstance et une envie de montrer son « mal-aise » créant ainsi cette photo tant partagée !

 

Enfin, ce n’est que mon interprétation…Michelle obama

Le langage non verbal (peut) représente(r) 100% de la communication !

Le 18/05/2015

Notre corps ne peut pas ne pas communiquer !

Le simple fait d’être seul, assis sur un banc à bailler aux corneilles ou à pratiquer l’introspection délivre le message : « je ne souhaite pas être dérangé ».

Ce message véhiculé par votre corps représente 100% de la communication.

Votre corps adopte une position spécifique qui est liée à votre état d’esprit du moment :

Elle sera « fermée » si vous pensez à un évènement préoccupant. Votre corps sera alors contracté (hypertonique), les épaules seront hautes, les jambes et les bras croisés, les poignets « cassés » ou encore vous maintiendrez un sac fermement contre vous.

Elle sera « ouverte » si vous pensez à vos prochaines vacances dans une île paradisiaque sans personne pour vous déranger. Le corps sera alors détendu (hypotonique), les bras posés sur le dossier du banc par exemple.

Mais si votre corps est présent sur le banc à cet instant (présence +), votre esprit préoccupé ne l’est pas lui (attention -). Quelques soit votre état d’esprit, positif ou négatif, c’est le peu de clignements de paupières qui délivre le message que vous n’êtes pas disponible pour communiquer. Vous vous coupez ainsi du monde extérieur pour être dans le vôtre, dans votre bulle. La majorité des personnes qui vous voit comme cela ont la même syntaxe que vous (transition de l’information), la même sémantique (décodage de l’information) et ainsi adopte un comportement en conséquence (pragmatique de la communication).

Mais soyez en certain : « on ne peut pas ne pas communiquer ! » (je vous renvoie au dilemme du schizophrène).

Dans un contexte où vous ne souhaitez pas communiquer mais que vous êtes néanmoins abordés par une personne, vous avez le choix entre 4 types de comportements :

  • Vous dites simplement que vous ne souhaitez pas être dérangé (de la manière qui vous semble la plus appropriée…), mais vous risquez néanmoins de provoquer une réponse en retour et c’est ce que vous voulez éviter,

  • Vous répondez a minima mais là aussi, vous laissez le champs libre à votre vis-à-vis pour qu’il comble le vide,

  • Vous vous exprimez dans un charabia, une incohérence de façon à décontenancer l’importun, ça c’est pas mal mais il ne faut pas avoir peur de passer pour un « original » (au mieux),

  • Vous feignez le sommeil, l’ivresse, vous vous exprimez dans une langue étrangère ou avec colère (vous êtes au choix un bon comédien ou bilingue).

Bien sûr, dans ces 4 cas-là (à lire lentement), le langage non verbal peut représenter un faible pourcentage de la communication.

Savoir décoder quelques clés du langage non verbal c’est pouvoir anticiper et s’adapter.

La forme et le fond…

Réf. « une logique de communication », P. Watzlawick, J. Helmick Beavin, Don D. Jackson, Editions du Seuil - 1972

 

Speed dating

Le 22/06/2014

https://www.youtube.com/watch?v=QNkb0Om-7bw

Speed dating 1      Speed dating 2

Qu'est ce qui fait que ça peut marcher ou pas lors d'un speed dating ? Pour lui ? Pour elle ? Pour les deux ? Question de POSTURE !

Si les deux personnes ne sont pas venues là par hasard, elles n'ont peut être pas les mêmes motivations non plus. Si le visage va s'efforcer de communiquer verbalement, le corps lui, va traduire l'intention réelle de la personne.

Sur toute la vidéo, et là sur une copie de l'image à 2'54, l'attitude de la jeune femme ne se modifie pas d'un pouce et ce, quelque soit son vis-à-vis. Elle se protège en adoptant une posture qui, pour un oeil non averti, peut paraître tenir de la bienséance. Peut être également justifiée par le fait qu'elle porte une bien petite jupe courte ? Et rouge d'ailleurs... ce qui met une grosse pancarte "attention danger" à l'attention des prétendants. Inconscient ça met sur la réserve.

POSTURE DEFENSIVE donc, jambes croisées assez hautes et poignets croisés également. Les mains se croisent également devant les genoux, ce qui est également une protection. Son buste est droit. Il n'est ni en arrière, ni en avant, ni à droite, ni à gauche... il est droit ! Sans avis, sans intérêt, sans opinion, neutre. Son buste est stoïque alors que son visage se veut expressif.

Maintenant, portez une attitude particulière à la jeune femme en arrière plan (3'21, deuxième copie image). Son attitude corporelle est bien plus avenante, avec le buste porté vers l'avant ce qui traduit un intérêt réel à la conversation. Les jambes aussi sont détendues, les pieds à plat, la personne est assise "normalement". Je reconnais volontier qu'elle porte un jean mais jusqu'à preuve du contraire, un jean n'empêche personne de croiser ses jambes... Nul doute qu'elle a plus de chances de repartir accompagnée après la soirée. 

Enfin, regardez également l'attitude des deux hommes (en 1er et 2nd plan), ils ont la même attitude positive qui traduit une volonté de créer un lien vers l'autre. Bustes penchés en avant, vers l'autre, bras et mains détendus, les jambes positionnées correctement, naturellement. 

Alors ma question : la juppette rouge est-elle là pour la téléréalité, son quart d'heure de gloire et la flatterie de son ego ou bien pour faire une belle rencontre ? Question d'authenticité...

"sois toi-même, les autres sont déjà pris" - Oscar Wilde