Quel lien entre un système qui doit préserver son équilibre pour subsister et le langage non verbal ?
C’est justement en maintenant son équilibre physiologique que le corps communique. Le langage non verbal en est la syntaxe. Le corps transmet nos changements d’états émotionnels, nos intentions bien avant que notre cerveau ne les perçoive. Cela se traduit par des gestes, des changements de position du corps, de l’axe de la tête, des démangeaisons sur le visage ou sur le corps… toutes ces manifestations sont la communication non verbale et participent à conserver le système en équilibre.
Grâce au décodage de quelques items du langage corporel, nous avons aujourd’hui la faculté de pouvoir anticiper les réactions, les émotions, les envies, les décisions et ainsi de nous adapter à la relation :
- La position du buste est importante afin de savoir si la personne a envie de communiquer.
- Le clignement des paupières permet de nous assurer que notre interlocuteur est présent et attentif.
- Les gestes faits dans l’espace permettent de qualifier le discours. Est-il spéculatif ? (traduit notre absence, on parle en mode « automatique »). Est-il spectaculaire ? (à la manière d’un Fabrice Luchini en éternelle représentation). Est-il spéculaire ? (là, nous sommes bien présent dans la relation, ici et maintenant).
La reconnaissance d’items discordants avec le discours nous permet de ramener notre interlocuteur dans un espace d’échange que l’on souhaite authentique et bienveillant, grâce au questionnement.
Notre corps, véritable système qui n’a de cesse de conserver son équilibre à la manière de l’homéostat de W.Ross Ashby en 1954. Ashby a démontré que dans les systèmes naturels, se réalise une certaine conservation de l’adaptation et que le système évolue grâce à l’expérience acquise. Ce schéma systémique trouve son corolaire en physiologie, puisque « l’homéostasie permet de maintenir certaines constantes du milieu intérieur de l’organisme nécessaire à son bon fonctionnement, entre les limites des valeurs normales » (cf Vulgaris Médical).
Pour aller plus loin, la maladie crée un déséquilibre physiologique. Le système immunitaire doit donc se battre (parfois aidé par l’apport extérieur de médicaments) pour retrouver son équilibre. Mais même dans cette position de faiblesse, le corps continue de communiquer.
Ainsi le corps ne fait pas de gestes par simple hasard. Pire ! Notre corps « pense » avant notre cerveau. Grâce à ses cartes corporelles et aux IRM, Damasio démontre que le langage corporel est pré verbal et non co verbal. Le corps réagit en fonction des stimuli extérieurs. Lorsqu’un stimulus parvient à notre corps, celui-ci réagit et émet une réponse émotionnelle qui va parvenir au cerveau, qui à son tour va manifester le sentiment ressenti.
Le clou est définitivement enfoncé grâce à John Dylan Haynes (Université Humboldt à Berlin) et son tomographe à résonnance magnétique. Ce chercheur va jusqu’à démontrer que notre cerveau prend les décisions jusqu’à 7 à 10 secondes avant que nous en ayons conscience.
Grâce à nos observations et à notre classification de plus de 1 700 items corporels, nous sommes en capacité d’anticiper des comportements, d’analyser les stratégies de communication inconsciente et de qualifier la relation.
Ainsi, nous proposons une communication efficiente.
Question subsidiaire : quelle est la différence entre une personne très à l’aise avec son corps, qui le connaît très bien et en est fier, avec une personne qui est plus gauche et qui se sent dissociée de son corps ?
En gardant à l’esprit que tout corps communique, la communication sera évidemment existante mais elle serait certainement plus fluide et moins hésitante pour la 1ère versus la 2nde.