L'empathie exactement (version améliorée)

Le 26/11/2022 0

L’empathie est cette capacité à se mettre à la place de l’autre afin de comprendre ce qu’il éprouve. Elle se distingue de la sympathie, de la contagion émotionnelle et de la simulation d’autrui.

La contagion émotionnelle est un phénomène de propagation d’une émotion d’une personne à une autre.

La sympathie suppose que nous prenions part à l’émotion éprouvée par l’autre, que nous partagions sa souffrance ou plus généralement son expérience affective. Ce qui induit que dans l’empathie, on comprend l’émotion de l’autre parce qu’on la connaît mais on ne l’éprouve pas au même moment. Il n’y a pas d’établissement de lien affectif.

Je récapitule : j’éprouve de l’empathie pour vous si…

  • Je constate une émotion chez vous que je connais grâce à mon expérience. J’en connais les manifestations physiques, physiologiques et psychologiques.

Le cas échéant, il me serait quand même possible de connaître votre état émotionnel, ce serait une analyse dite “froide”. Je sais ce que vous éprouvez, mais sans l’éprouver moi-même dans la mesure où je n’ai pas l’expérience de cette émotion (exemple : le vertige). Je n’ai alors qu’une compréhension purement conceptuelle de votre état. On parle alors de « théorie de l’esprit » ou d’« empathie cognitive », par opposition à l’empathie émotionnelle (Blair, 2008 ; Preston et de Waal, 2002).

  • Je partage le même état émotionnel que vous d’autrui sur certains aspects pertinents. Par exemple, vous pouvez être jaloux et moi me sentir triste pour vous, mais je ne partage pas votre jalousie, sinon ce serait de la sympathie.
  • Ce que je ressens est induit par ce que vous ressentez. Nous pourrions ressentir la même émotion devant un même événement, un même match, une même œuvre… mais je n’éprouve pas pour autant de l’empathie pour vous, puisque je peux totalement ignorer votre existence et continuer à ressentir la même émotion.

(Source : https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2011-3-page-16.html)

Quelle est la composante évaluative de l’empathie ?

Une situation donnée provoque une réponse émotionnelle pour autant qu’elle représente un potentiel émotionnel pour la personne qui vit la situation. C'est-à-dire que la situation doit  générer chez elle une recherche de satisfaction, ou la nécessité de s’y soustraire.

Nous avons d’un côté des raisons d’agir, et de l’autre le déclenchement d’émotion lorsque ces raisons d’agir sont frustrées ou satisfaites. 

Ces dispositions sont bien sûr conscientes (manifestes) ou inconscientes (latentes).

Quelle est la pertinence de la situation ? 

Si la situation ne nous apparaît pas pertinente par rapport aux motivations, alors elle ne déclenche pas d’émotion et le processus s’arrête.

Si au contraire elle est pertinente par rapport aux motivations, elle déclenche une émotion positive ou négative. Se pose alors la question de savoir ce que la personne peut faire ou ne pas faire pour répondre à cette situation.

Enfin, le degré d’urgence, la dangerosité et la difficulté de la situation sont des facteurs qui sont évalués sur la base d’informations récoltées précédemment. Cette dernière étape aura une incidence quant à l’intensité de l’émotion ressentie, sur la rapidité de la réaction émotionnelle et du passage à l’acte.

Perception-action processes are accordingly the driving force in the evolution of empathy. With the more recent evolutionary expansion of prefrontal functioning, these basic processes have been augmented to support more cognitive forms of empathy. (...) A Perception-action model of empathy specifically states that attended perception of the subject’s representations of the state, situation, and object, and that activation of these representations automatically primes or generates the associated autonomic and somatic responses, unless inhibited.》

Avec ce model Perception-Action, il n’y a pas d’empathie sans projection liée à nos propres représentations pour comprendre l’état émotionnel de l’autre. 

(source : E. Pacherie, “L’empathie et ses degrés”. A Berthoz & G. Jorland. 2004 ; Preston, Stéphanie D and De Waal, Frans B, 2001, 《Empathy : its ultimate and proximate bases》)

 

Empathie

 

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