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Les 3 regards...

Le 11/01/2016

Après les 3 fiches sur les Figures d’Autorité, qui rappelaient les bases des 3 types de comportements adaptatifs, il est important de revenir au moment où nous faisons la connaissance d’une personne.

Inconsciemment, dès 1/10ème seconde, vous vous êtes déjà fait une opinion de la personne « selon des critères d’attractivité, d’amabilité, de fiabilité, de compétence et d’agressivité. Après 5/10ème seconde, l’impression ne sera plus augmentée (réf. Willis & Todorov, 2006) ». Passé ce délai et la prise de conscience qui en résulte, il est temps d’affiner notre perception en posant 3 types de regards différents :

- la Statue,

- l’Attitude Intérieure,

- les Micro mouvements.

 

En premier lieu, observer la Statue c’est porter son regard sur l’être (la personne) en pieds. La statue exprime les sentiments parce qu’elle est le témoin de notre histoire.

Une personne qui a été élevée dans un environnement favorable, qui a été valorisée par ses parents, par son entourage, n’aura aucun problème avec son ego (a priori). Sa posture sera donc plutôt droite et sans tension musculaire.

En revanche, une autre qui a été brimée, violentée et dévalorisée aura une posture avachie, les épaules plutôt vers l’avant et des traits crispés visibles sur son visage.

 

Ce phénomène s’explique par la différence entre les muscles lisses et les muscles striés. Ces derniers réagissent très rapidement et les muscles lisses beaucoup plus lentement, quelques 400 fois plus lentement (réf. L’excitabilité en fonction du temps, Louis LAPICQUE). Si une pensée se déroule de manière répétitive et que l’acte qui devait en résulter est inhibé, le tonus musculaire (stress) se maintient (contraction) et peut persister dans le temps (réf. Initiation à la Synergologie – 09/2006).

 

Cela s’explique aussi par la mémoire cellulaire : http://www.axe-sens.org/quest-ce-que-la-memoire-cellulaire.html et encore http://myriam-brousse.fr

 

Le 2ème regard est celui de l’Attitude Intérieure qui traduit les émotions lisibles sur les différents segments du corps. Cela inclut également les articulations qui peuvent être souples ou rigides, traduisant l’existence/l’absence d’un stress. Nous pouvons observer une jambe qui tressaute, une jambe passée sur l’autre, des chevilles qui s’entre mêlent… le corps participe-t-il à la relation ? Se projette-t-il vers l’avant ou se retire-t-il ? Est-il actif en faisant des gestes ?

 

Juste un aparté pour bien faire la différence entre le sentiment et l’émotion : selon le site Redpsy.com, « l'émotion réfère à une réaction intérieure vive caractérisée par l'intensité. Elle est ponctuelle alors que le sentiment est plus durable. Elle s'accompagne de réactions physiques plus ou moins nombreuses et fortes comme dans le cas de la peine, de la colère, de la rage. L'émotion surgit et parfois envahit, contrairement au sentiment qui s'installe plus discrètement, même s'il est important ».

 

Enfin, nous serons particulièrement attentifs aux Micro Mouvements qui traduisent nos pulsions. Nous sommes dans la finesse. Ce sont les doigts qui caressent/gratouillent une partie du visage (quelle partie ? A droite ou à gauche ?). C’est une épaule qui s’élève rapidement à la manière de notre ancien Président, des mains qui se joignent ou encore les sourcils qui s’élèvent pour mettre à distance ou pour appuyer un propos, des lèvres pincées, etc…

 

Ainsi, chaque fois que je fais la connaissance d’une nouvelle personne, je la passe à mon scanner des 3 regards synergologiques. Ainsi, je peux adapter ma communication en conséquence et faire qu’elle soit la plus authentique possible.

 

Le regard

Qu'est ce que le Syntonique ?

Le 03/01/2016

Les bases du profil Syntonique :

 

Voici la 3ème et dernière figure d’autorité : le Syntonique.

 

"Béni-oui-oui", il est un vil flatteur, un opportuniste qui n’aime pas se dévoiler afin d’éviter tout conflit. 

Valorisez le en sollicitant son avis qui devra être construit et argumenté, parce que même s’il ne le met pas en avant, le syntonique est (normalement) pourvu d’un sens critique.

 

J’en profite pour remercier vivement Marie-Noëlle et Martine dont les travaux m’ont été précieux pour enrichir ces 3 fiches.

 

Je suis également à la recherche d’un rapport qui aurait été réalisé sur la dimension socio affective… s’il existe, je suis preneur.

 

Enfin, je vous souhaite une très bonne année 2016, que vos projets aboutissent et soyez Assertifs, Réflexifs et Empathiques !

 

Le syntonique

Comment reconnaître un VIGILANT ?

Le 26/12/2015

Après le Conquérant, voici l’infographie qui trace les bases de la 2nde figure d’autorité : le Vigilant.

 

Vous y trouverez ses peurs possibles, comment le repérer dans un groupe de personnes grâce à son attitude corporelle ainsi que les stratégies à adopter pour le faire sortir de son antre psychologique.

 

J’apporte une précision supplémentaire… dans un cadre professionnel ou privé, dès lors que le groupe est constitué de plus de (disons) 8 personnes, toute tentative de faire s’exprimer un Vigilant peut s’avérer complexe. Non pas qu’il soit timide ou spécialement réservé, mais autant de personnes présentes peut être une source de stress, notamment si elles n’appartiennent pas à la même catégorie socio professionnelle, n’ont pas les mêmes valeurs et exigences (en termes d’éducation, de santé, de curiosité…).

 

Si vous avez un « ours » dans votre entourage, observez-le et essayez de le brancher en aparté sur un sujet qu’il aime, ça devrait aller.

 

Le Vigilant

Comment identifier nos stratégies comportementales ?

Le 19/12/2015

Les figures d’autorité sont le reflet des différentes stratégies comportementales que nous adoptons lorsque nous sommes en situation d’échange. Ce sont des stratégies de défense qui ont une ou plusieurs peurs comme point de départ. Elles font échos à nos peurs « primales » qui vont de pairs avec nos besoins non nourris (cf mon article précédent).

Par exemple : une personne est reconnue pour la qualité de son travail, sa hiérarchie le récompense par l’octroi d’une promotion, d’une prime…

En l’absence de reconnaissance, de besoin nourri, le manque va déclencher une peur qui sera décompensée par un comportement adaptatif : une figure d’autorité.

Il y a 9 peurs « primales » (www.enneagramme.com) et 3 figures d’autorités qui sont : le Conquérant, le Syntonique et le Vigilant.

Apprendre à les reconnaître, à les identifier, permet de rassurer l’autre et de le ramener dans un espace plus authentique, propice à une relation où chacun trouve son compte. Cela est vrai dans le cercle privé comme professionnel en gestion de conflit par exemple.

Cette faculté à reconnaître ces attitudes comportementales, vous les touchez déjà du doigt de façon inconsciente. Gardez à l’esprit cette information : « il suffit de 100ms (1/10ème de seconde) pour se faire une opinion assez valide de quelqu’un, à partir d’une photo de son visage, et cela sur les critères d’attractivité, d’amabilité, de fiabilité, de compétence et d’agressivité, et la validité de l’impression ne sera plus augmentée après 500ms (Willis & Todorov, 2006 – Philippe Gouillou, lettre 66 Neuromonaco). »

Voici une fiche qui reprend les items de base du Conquérant. Pour vous entraîner, amusez-vous à trouver dans votre environnement une personne qui aime se mettre en avant, qui n’écoute pas beaucoup ce que vous lui racontez et qui « se la péte » et décryptez le !

Le temps de vous approprier tout ça et vous aurez la 2nde fiche.

Comme je vous l’avais annoncé, je vous remercie de prendre le temps de lire mes articles sur ce site. La fréquentation est en augmentation très significative (+324%), de même que le nombre de pages vues (+265%). En 2014, vous consultiez 1 page en moyenne lors de votre session, en 2015 vous avez consulté 2 pages en moyenne.

Mais qui sont mes visiteurs ? Français pour 41%, USA pour 16% (NY, Californie, Texas, Illinois…), mes amis Quebecois pour 11%, puis la Chine, le Japon, la Russie, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse !

Je vous souhaite de passer de très bonnes fêtes de fin d’année !

 

Leconquerant

 

Quel comportement adoptez-vous face à l'autre ?

Le 06/12/2015

La Synergologie puise toute sa force dans la reconnaissance des figures d’autorité, des différentes stratégies comportementales de communication.

La base de la Synergologie est de rendre la communication la plus authentique possible afin d’écarter tout risque de non-dits et de mauvaises interprétations.

Ainsi, la relation est saine, la reconnaissance est mutuelle, l’écoute réelle et l’engagement est également mutuel.

 

Cependant, la situation peut être bien différente dans un environnement professionnel, dans une relation de couple, amicale et d’autres encore…

Par exemple, dans un contexte professionnel dont l’objectif est de renouer le dialogue social, suite à une nouvelle stratégie d’entreprise à laquelle les salariés opposent quelques réticences. Tout l’intérêt ici est d’accompagner le changement et de faire comprendre aux salariés le bienfondé de cette nouvelle direction d’entreprise.

 

Mais comment la Synergologie y trouve sa place ?

 

Tout d’abord, il faut savoir qu’à la source de tout comportement sont les besoins !

 

Et l’absence de besoin(s) satisfait(s) remet en cause l’équilibre du système. Ces besoins sont, peuvent être, biens différents selon les personnes. Besoin de reconnaissance, de valorisation, de possession matérielle, d’affection… ces besoins vont de pairs avec leurs peurs associées : peur de reconnaître ses propres besoins, peur de montrer ses émotions, peur du vide intérieur, de la banalité, du conflit, de la non appartenance à un groupe…

 

Si ce ou ces besoins ne sont pas nourris, alors la personne va se focaliser sur ce manque et va rechercher à le combler. Elle ne sera plus en capacité de se concentrer sur autre chose, ni de se projeter de peur d’avoir plus encore à perdre.

Il est donc nécessaire de rassurer cette personne ! Encore faut-il trouver le bon moment, les bons mots et surtout, développer un cadre de confiance et c’est là où la Synergologie apporte ses outils.

En plus des besoins non nourris et de la peur originelle, c’est également la confiance/méfiance qui va entraîner une adaptation de notre comportement.

Ainsi naissent les stratégies comportementales de communication. La personne peut se sentir supérieure à l’autre, inférieure à l’autre ou encore préférer se situer en retrait afin d’analyser.

 

Adopter une de ces 3 stratégies, c’est céder à une communication opaque, aux comportements joués où la relation prime sur l’information.

 

Pour rétablir un cadre authentique, le questionnement va jouer un rôle majeur et va faire verbaliser les peurs et les besoins de la personne. Il est alors primordial de prêter une attention particulière à certains items comme la position du buste lorsque la personne est assise, son état de présence et d’attention, les 3 axes de tête (latéral, sagittal, rotatif), si la personne est dans le contrôle ou la spontanéité, la tonicité du corps, l’amplitude des gestes dans l’espace, le mouvement des sourcils ou encore le clignement des paupières…

Une relation authentique est saine et nourrie les besoins et permet de se projeter et d’être rassuré.

Le synergologue apporte son expertise pour la reconnaissance des figures d’autorité, pour la reconnaissance des items non-verbaux mais également pour le questionnement.

 

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Pour en finir avec l'hébergeur de Saint Denis !

Le 27/11/2015

Comment le témoignage d’une personne, dont personne ne connaît le pédigrée au départ, peut-il susciter autant de moquerie sur les réseaux sociaux ?

Au départ, il ne s’agit ni plus ni moins du témoignage de celui qui est censé être le propriétaire de l’appartement, dans lequel s’étaient réfugiés les terroristes. Mais ces quelques secondes de justification du personnage ont eu raison de lui… pourquoi ? Pour quelles raisons ? Au-delà des arguments verbaux, qui auraient pu s’entendre indépendamment du comportement, c’est bel et bien son attitude non verbale qui a scellée son sort dans l’opinion publique.

Voici le lien vers la vidéo : http://www.tuxboard.com/hebergeur-saint-denis-terroristes/

27 sec. – c’est avec un air de défiance que le propriétaire semble prendre les choses. Son torse est bombé, le menton est haut pour toiser, regarder de haut et en biais. Drôle d’attitude pour celui dont l’appartement est actuellement pris d’assaut par la police. Ne devrait-il pas être inquiet ? Voire apeuré ?

Votre œil, même néophyte, a capté immédiatement cette attitude désinvolte qui ne cadre pas avec l’horreur des évènements. C’est une attitude arrogante que vous retrouvez systématiquement chez tous les petits délinquants de cités. Même pris la main dans le sac, ils adoptent cette attitude typique et nieront en bloc. D’autres yeux pourront y voir de l’étonnement de se retrouver dans cette situation.

29 sec. – Il répond au journaliste mais son regard n’est pas dirigé vers son interlocuteur. Il conserve son ton nonchalant, distancié.

30 sec. – Une fois qu’il a répondu, sa bouche se ferme pour ne pas en dire plus qu’il n’en faut… pas très bavard.

32 sec. – Le journaliste : « c’est-à-dire ? » L’hébergeur prend un air étonné, mêlé d’agacement (sourcils levés pour une mise à distance).

37 sec. – Haussement d’épaules, très enfantin. C’est ce qui trahit sa pensée. Voyez vos enfants qui ont faits une bêtise et que vous surprenez… ils adopteront la même attitude.

38 sec. – « Je n’étais pas au courant (…) » dit-il le visage franchement tourné vers l’arrière, à gauche. Cette direction (arrière-gauche) traduit un désir de fuite. Pour sûr il n’était pas au courant, mais il s’en doutait a minima… mais il est authentique.

39 sec. – Une belle langue de vipère avec un splendide axe sagital supérieur + axe rotatif gauche + axe latéral droit qui illustrent sa vigilance teintée d’un sentiment de supériorité affirmé. Ce sont bien les Institutions qu’il défie du regard comme ça.

43 sec. – A nouveau ce regard en fuite auquel s’ajoutent les coins extérieurs de la bouche qui remontent, ce qui traduit une désinvolture méprisante.

44 sec. – Le journaliste relance avec une question, l’hébergeur daigne alors reprendre le contact visuel et semble vouloir dire avec étonnement : « Quoi ? Qui me parle ? »

50 sec. – Le regard de l’hébergeur est droit devant lui, dirigé vers le journaliste qui le questionne. Lorsque l’hébergeur répond, son regard et son visage viennent accrocher la caméra pour prendre le Monde à témoin : « croyez-moi » veut-il dire avec cette attitude si puérile, les épaules se lèvent à nouveau pour appuyer son mensonge.

Sur les 8 secondes suivantes, je compte 7 soulèvements d’épaules effectués pour appuyer son propos. Je compte également 5 clignements dissymétriques des paupières, qui ne se produisent majoritairement dans un contexte négatif.

59 sec. – « Non, je ne savais pas » fit-il en débutant le mouvement en axe rotatif gauche, puis la bouche se ferme.

1 min. 6 sec. – « Non, je ne les connais pas », toujours en axe rotatif gauche (« faux non »).

Voici donc en 39 secondes, une stratégie comportementale puérile, construite sur la défiance à l’encontre des Institutions, de ce qui représente l’ordre, et qui malheureusement est le creuset des terroristes.

Ces personnes sont du pain béni en mal de valeurs et de reconnaissance.

Mais ne croyez surtout pas que l’hébergeur n’a pas conscience ni de ses actes, ni de la portée des évènements, il n’en a tout simplement pas cure… l’hébergeur est authentique dans son témoignage, il est certainement étonné de se retrouvé au premier plan mais il est certain qu’il savait que ces squatteurs étaient des criminels.

Voici un lien pour le pédigrée de l'hébergeur : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/11/22/01016-20151122ARTFIG00193-jawad-bendaoud-le-malfrat-qui-logeait-des-terroristes.php

Pour faire un parallèle, un rappel concernant cette stratégie comportementale délétère, je vous remets le lien vers un de mes précédents articles : http://www.ds2c.fr/blog/nous-avons-tous-besoin-de-moments-de-solitude.html

Enfin, je tiens à remercier Elodie Mielczareck qui a également effectué une analyse sur cette même vidéo (www.leblogdela semio.com).

Courant décembre je ferai un point sur les statistiques de fréquentation du site, avec le nombre de pages vues, les pays qui s’y intéressent ainsi que la durée moyenne d’une connexion par page.

D’ores et déjà, je tiens à vous remercier parce que vous êtes toujours plus nombreux !

Maxnewsworldthree883136

Attentats à Paris : 13-14 novembre 2015

Le 14/11/2015

Obama attentats paris

Interview d’Obama : https://www.youtube.com/watch?v=cT3Ms1t6HNU

 

Tout d’abord, mes plus chaleureuses pensées vont vers les familles des victimes de ces attentats que je ne qualifierai pas.

L’objet de cette rapide infographie est de montrer que Barack Obama, malgré les évènements qui le touche, qui l’affecte, doit garder une posture digne d’un Chef d’Etat.

Son message verbal et non verbal sera repris par la planète entière, il se doit de montrer de la fermeté.

Ainsi, son visage se fait le vecteur de ce double message : « je suis affecté (mais je ne le montre pas), je me montre ferme (et je le dis) ».

 

Les signes du trouble de Barack Obama sont décelables par le nombre de clignements de paupières : 42 en une minute (126 clignements en 2 minutes 58 sec.), c’est près de 3 fois plus que la normale (15 par minute). L’émotion est donc bien présente.

Vous pouvez également observer l’œil droit plus petit que le gauche, ce qui traduit un stress négatif lié à la situation.

Le sillon nasogénien gauche est plus marqué que le droit, ce qui traduit l’émotion que lui inspire la situation.

Enfin, le coin extérieur gauche de sa bouche est descendant, traduisant ainsi sa tristesse qu’il doit « masquer ».

Cependant, son épaule droite est contractée et plus haute que la gauche, Barack Obama doit assumer son rôle de Chef d’Etat et afficher un contrôle qui se veut rassurant.

Quand l'authenticité nous bouleverse !

Le 06/11/2015

Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=joKHG9FdeY4

Emma Murphy décide de témoigner face caméra de son calvaire. Celui d’une jeune femme qui subit la violence quotidienne de son mari, qui petit à petit à installer une relation sous emprise, de la manipulation psychologique et des conséquences directes et visibles sur son visage.

La jeune femme a donc fait le choix de réagir en quittant cet homme violent. C’est un pas énorme qu’elle a initié par elle-même, après avoir pris conscience du danger que représente la situation pour elle, mais aussi pour ses enfants.

Quels sont les items marquants de son authenticité ?

La tristesse transpire évidemment sur toute la longueur de la séquence. Elle se traduit dès la 30ème seconde par les bords extérieurs droit et gauche de la bouche qui sont descendants. Ses paupières se ferment plus longuement que la normale (33 sec.) lorsqu’elle dit « devoir le faire pour sensibiliser les femmes ». Ce sont les prémices à la venue des larmes qu’elle va tenter de faire refluer pour rester digne.

Ensuite, elle évoque ses 2 enfants en créant un lien cognitif avec nous. Elle nous regarde avec son œil gauche, l’hémi visage gauche tourné vers nous (37 sec.). Ses paupières sont maintenant très gonflées, ses yeux rougis (entre 38 et 45 sec.) et son sourire évoque son malaise, la honte de devoir s’exposer ainsi, si fragile et si faible. Ce sourire social est là pour compenser l’émotion qui la submerge.

Puis, son hémi visage droit se contracte, s’affaisse : « c’était l’amour de ma vie. Nous avions des hauts et des bas ». Elle va mettre en place une boucle de réactions physique de défense, qui a pour objectif de retarder le flot de larmes. Ce serait le bout du bout de devoir lâcher prise ici, devant la caméra. Voici la boucle : le regard s’élève très haut puis son visage se fend d’un sourire de façade (49 sec, 56 sec et 59 sec.).

La seconde manifestation de sa grande tristesse/détresse est les clignements dissymétriques des paupières (58sec, 59sec, 1min 01, 1min 05, 1min 13, 1min 15, 1min 22 et 1min 26). La 1ère larme surgit côté droit (1min 03) sur « malheureusement, l’année dernière » et c’est sa main droite qui vient l’essuyer. Ce geste est très important car effectué avec la main droite, il signifie qu’elle ne se sent pas responsable de la situation. Quand on connaît le contexte, il serait déplacé de dire que c’est cohérent.

Tout aussi intéressant à 1min 23 : « avec le stress, j’ai accouché prématurément » et en disant cela, elle essuie une larme qui coule sur sa joue gauche mais avec son pouce droit. C’est une stratégie inconsciente de protection face à l’agression extérieure, c’est un arc réflexe. A 1min 42, elle effectue le même geste mais inversement, lorsqu’elle évoque qu’« il l’a refait le week end de la fête des pères ».

Pour encaisser, elle a besoin de quelques secondes, seule dans sa bulle (1min 58), son regard part en passé émotionnel (dirigé vers le bas) et son visage s’abaisse simultanément.

Elle établit à nouveau un lien cognitif avec nous (3min 03), son hémi visage gauche dirigé vers nous : « je réalise aujourd’hui qu’un homme n’a pas le droit de lever la main sur sa femme (…) et être forcé de considérer ça comme acceptable, c’est encore pire ». Elle souhaite nous interpeller sur cette évidence qui ne l’est, malheureusement, pas pour tous (!) et nous faire partager son émotion.

Le mépris apparaît (extérieurs droit et gauche de la bouche descendants) après un geste de la main droite (micro démangeaison sur le cou) qui signifie qu’elle ne souhaite pas évoquer la torture mentale qu’elle subit.

Bien au-dessus de la tristesse, du mépris et du dépit, c’est l’humiliation qui provoque le plus de neuro réactions du cerveau (http://neuromonaco.com/lettres/lettre116.htm#humiliation). Nos neurones miroirs décryptent inconsciemment toutes ces manifestations non verbales et plus que de l’empathie, c’est bien de la sympathie que cela génère en retour. Le message est bien passé.