Le Don de soins est Vital !

Le 01/05/2016 0

Quel que soit le groupe d’individus ou le contexte (professionnel ou personnel), il suffit d’une seule personne qui n’est pas en accord avec elle-même pour provoquer une situation conflictuelle.

 

Est-ce si compliqué de vouloir agir avec bienveillance, sans intérêts égoïstes ?

Quand je regarde avec plus que de l’envie « burning man », je me dis que je me dois d’être optimiste. Cependant, je ne peux m’empêcher de me poser cette question : qu’est-ce qui pousse cette personne à agir de cette façon, quitte à créer un conflit voire à se montrer violent ?

 

Nous avons tous des besoins affectifs fondamentaux, universels, qui, s’ils sont globalement comblés  font de nous des êtres équilibrés et sains. Grosso modo, ces besoins sont au nombre de 3 :

- le besoin d’appartenance,

- le besoin d’autonomie,

- le besoin de compétence.

 

Pour y répondre, il y a les personnages d’attachement. Ce sont les parents ou encore les personnes qui représentent un rôle majeur pour l’enfant au niveau affectif.

Des études ont montré que les bébés sont capables de s’attacher à des gens même s’ils ne les nourrissent pas. Ça peut sembler étonnant, voire être contre nature, mais il faut savoir que c’est l’instinct de survie qui guide les nourrissons, le besoin de protection (qui se confond à celui d’appartenance) d’un groupe qui leur permettra de survivre et de se développer. Les bébés adoptent pour ce faire des stratégies comportementales inconscientes qui leur permettent de signifier ce besoin d’apaisement. Charge à l’adulte d’y répondre (ou pas !).

 

Comment ces stratégies se manifestent-elles ?

L’enfant exprime la colère, la tristesse ou la peur par des pleurs. Ces émotions sont des régulateurs qui vont stimuler l’adulte à venir rassurer l’enfant. Une fois calmé et sécurisé, les parents pourront à nouveau s’éloigner puis l’enfant se retrouvera à nouveau en insécurité et le processus se répétera.

 

Comment ce processus peut-il être décrit ?

L’apaisement est provoqué par la tendresse, par l’affection et la valorisation mais aussi par le timbre de la voix (plus grave), par le toucher (la caresse), par les odeurs. C’est ce qu’on appelle le « don de soins ». Il influe directement sur le cerveau, notamment sur la sécrétion de bêta-endorphines (opioïdes endogènes, c’est-à-dire fabriqués directement par le cerveau) qui vont générer un état de bien-être.

A l’âge adulte, cette recherche d’apaisement passe par différents moyens plus ou moins acceptables, licites et sains (alcool, drogue, sexe, sport, travail, nourriture, argent…).

 

« Ce système fonctionne du berceau à la tombe » disait Bowlby.

 

Ce lien d’attachement envers les parents (généralement) évolue ainsi avec le temps vers des amis intimes, des partenaires.

 

Quelles conséquences pour le développement de l’enfant ?

Elles sont extraordinaires et il ne faut surtout pas les sous-estimer mais bien les mettre en valeur et les diffuser à tous. Le don de soins augmente les capacités cognitives, émotionnelles, de résistance au stress, d’adaptabilité et d’empathie par un réseau plus performants de neurones miroirs.

 

A contrario, certaines circonstances font que tout le monde n’a pas la chance de bénéficier de cette bienveillance parentale. L’enfant doit alors se construire avec ce déficit d’apaisement et se retrouve à gérer comme il le peut certaines peurs subsistantes, qui peuvent rester à un niveau peu handicapant mais aussi basculer dans la pathologie (TOC, phobies, anorexies, etc…). Les stratégies adaptatives que va mettre en place la personne, pour être socialement acceptée, vont se retrouver dans la gestuelle et dans le langage non verbal.

Gardons à l’esprit qu’au niveau de l’inné, le tempérament va jouer un rôle prépondérant dans cette façon de s’adapter. Certaines personnes sont plus réactives que d’autres, plus impulsives, plus émotives…

 

Pour l’exemple du stress/peur/colère, les gestes associés peuvent être :

- l’objet que l’on frappe sur la table,

- la forte pression exercée sur un stylo que l’on tient,

- dissimuler une main ou un objet,

- lancer ses cheveux vers l’extérieur,

- essuyer une frange de cheveux,

- certains mouvements de bouche comme la lèvre inférieure descendante qui découvre les dents du bas (peur), ou encore la lèvre supérieure ascendante (agressivité).

 

Apprendre à identifier et à interpréter ces gestes va permettre de (faire) conscientiser et de (faire) verbaliser l’émotion ressentie.

« Ce qui est à l’extérieur n’est plus à l’intérieur », le niveau de stress/peur/colère pourra ainsi s’abaisser sensiblement.

 

Le gain en Assertivité sera perceptible tout comme l’affirmation de Soi, la confiance en Soi et l’estime de Soi !

Est-ce si compliqué de se dire que quoiqu’il puisse arriver, il est VITAL de faire « don de soins » à ses enfants et lutter ainsi contre l’individualisme un peu trop répandu aujourd’hui ?

 

Biblio. :

B. PASCAL, « la théorie des schémas », ed. Elsevier Masson

AINSWORH, « infancy in Uganda, infant care and growth of love », NY : the Johns Hopkins Press (1967)

 

Media xl 3745804

 

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