Le féminicide : crime passionnel !

Le 01/05/2025 0

Les modèles sociaux ne se transmettent pas de façon abstraite ou théorique, mais plutôt dans le cadre des interactions quotidiennes et concrètes qui constituent le plus sûr vecteur de la socialisation ; et ces interactions se déroulent d’abord et avant tout dans le cadre de la famille, mais aussi plus tard dans les groupes secondaires (amis, collègues…), toutes formes de socius proches qui secrètent chacun leurs normes de fonctionnement particulières, interprétant à leur manière les modèles dominants dans la société au sens large.

Jean Laplanche enfonce le clou en précisant que « la sexualité infantile refoulée des parents agit comme une prescription exprimée au travers d’actes complexes, de paroles et de comportements émanant d’un socius proche. » C’est bien au sein de la famille que nous intériorisons et actualisons les normes sociales qui régissent notre vie intime.

Dans le cadre d’un crime dit « passionnel » ou d'un crime dit « sexuel », il s’agit dans la plupart des cas d’une pathologie du narcissisme mais ce qui est intéressant, c’est la distinction qui doit être faite entre ces deux types de crimes et l’intentionnalité qui est celle au travers d’une personne que l’on voit et que le criminel « passionnel » considère comme un vulgaire objet, dont il nie l’altérité.

Le criminel « passionnel » a un objet et il est en relation avec lui (l’autre personne, la victime), ce qui n’est pas le cas avec le criminel « sexuel », le pervers narcissique ou encore les tueurs sadiques.

Le passage à l’acte pour le criminel « passionnel » est sa seule vérité, incapable d’exprimer toute l’émotion qu’il ressent et qu’il juge comme étant blessant pour lui, qui pourrait même anéantir sa psyché.

Un environnement familial dans l’enfance empreint d’autoritarisme ("une emprise exercée par l’adulte au seul nom du fait que l’enfant est sien", comme le précise A. Houel, P. Mercader et H. Sobota) – bien différent de l’autorité – inégalitaire, inexpression de l’affect et manipulatoire peut nuire à la symbolisation des femmes (et des hommes), et cela de génération en génération. Ces autrices ajoutent que « l’autoritarisme du père (…) associé au maternalisme (…) est délétère pour nos sujets en ce qu’il les a empêchés de devenir eux-mêmes. »

Cela étant, même si le criminel « passionnel » est à 80% un homme, il appartient au registre phallique, donc narcissique et qu’en cela, les femmes sont également concernées.

Le rapport Coutanceau (2006 b) l’indiquait déjà : 1 femme meurt tous les 4 jours des coups portés par son partenaire. La moitié de ces femmes subissait déjà des violences avant le passage à l’acte…

Il est VITAL pour les HOMMES d’en prendre conscience, d’être persuadés que seule la remise en question de ce qu’ils pensent être vérité dans leur couple est LA solution ! Les comportements sont la somme d’attitudes, de non-dits, de mots exprimés par chaque protagoniste. Il n’y a QUE le dialogue et l’expression de ce que l’on ressent, perçoit, qui peut dénouer des situations difficiles, des engueulades et si la séparation est nécessaire, alors elle doit être ACCEPTEE SANS VIOLENCE parce qu’il y a une vie après à construire pour chacun, parce que notre Être, notre personne ne va pas se disloquer, ne va pas disparaître, il n’y a aucun déshonneur, aucune castration. Ce sera un Moi simplement différent.

En terme évolutionniste, un homme qui tue sa compagne à la suite d’une séparation est une affirmation qu’elle leur appartient et qu’en cela, il tend à contrôler et donc anéantir dans le cas d’un meurtre, le fait qu’elle aurait pu reproduire à nouveau, donner naissance à un autre enfant qui ne serait pas de lui.

Votre relation bat de l’aile et vous souhaitez savoir comment vous en êtes arrivés là ?

Votre compagnon a clairement besoin de se remettre en question ?

Le premier pas est le plus difficile, c’est aussi un passage à l’acte mais positif celui-là, parce que grâce à la relation avec le thérapeute, le dialogue s’installe sans jugement et les choses peuvent enfin avancer. Simplement dénouer cette pelote de laine…

Alors contactez-moi pour en discuter ensemble : ds2c@gmail.com

 

Feminicide

Source :

« Psychosociologie du crime passionnel » - Annik Houel, Patricia Mercader, Helga Sobota, éd. Puf, 2008

« Auteurs de violence au sein du couple : prise en charge et prévention » - Roland Coutanceau, Auteurs de violence au sein du couple : prise en charge et prevention | vie-publique.fr

 

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