Koh Lanta 2016 nous offre une bonne occasion d’observer les différentes stratégies comportementales individuelles, mises en place au sein d’un groupe, pour servir un objectif personnel.
Gardons à l’esprit 2 notions très importantes :
- Will Schutz et l’élément humain (inclusion, contrôle et ouverture). L’inclusion désigne les liens entre les personnes, le désir de recevoir de l’attention, d’interagir, d’appartenir et d’être unique. Le contrôle désigne les relations de pouvoir, d’influence et d’autorité entre les gens. Enfin, l’ouverture est le degré auquel je souhaite être ouvert envers une autre personne.
- le dilemme du prisonnier. Imaginez que 2 prisonniers soient interrogés par les policiers. Ces derniers leurs proposent un choix : dénoncer son complice ou non. Si vous dénoncez votre complice et que lui aussi vous dénonce, vous avez une remise de peine d’1 an tous les deux. Si vous dénoncez votre complice et que lui vous couvre, vous avez une remise de peine de 5 ans et lui a la peine maximale. Enfin, si vous vous couvrez tous les deux, alors vous bénéficiez d’une remise de peine de 2 ans, tous les deux. Vous voyez bien qu’il est nécessaire de coopérer pour vous en sortir à moindre mal…
Allez, direction KOH LANTA, l’île au trésor, épisode 7.
L’heure de l’unification a sonné pour les Rouges et les Jaunes. Chaque équipe doit désigner un ambassadeur. Les 2 ambassadeurs s’isolent pour tenter de s’entendre sur un aventurier à éliminer.
Chez les Jaunes, c’est Jérôme qui est désigné après s’être imposé face à Jérémy. En faisant de ce rôle un objectif personnel, il se pose en Sauveur et c’est ce qui le perdra.
Du côté des Rouges, c’est la courte paille qui désigne arbitrairement Julie. Le hasard fait bien les choses, tant elle est « lunaire » mais avec une motivation d’acier.
Quel objectif pour chaque ambassadeur ?
Pour Jérôme, c’est de faire plier le Rouge afin qu’un aventurier de cette équipe soit éliminé. Il sera ainsi le Sauveur de son équipe et reviendra auréolé de ce « statut » face à ses coéquipiers.
Pour Julie, c’est de garder sa ligne de conduite : moralité et bienveillance, quitte à sortir du jeu.
Que s’est-il passé ?
Stratégiquement, c’est un naufrage. Jérôme se trouve devant l’impossibilité de convaincre Julie d’éliminer une personne de son équipe. Certain et confiant, il n’avait cependant pas tout prévu. Se retrouver face à Julie fut déjà un manque cruel de clairvoyance, mais devoir la laisser tirer en 1er la boule est un oubli qui va précipiter son départ (lui qui était convaincu de sa chance). C’est donc Julie qui tire la boule blanche et pousse l’ambassadeur Rouge vers un retour prématuré en France… oust !
Qu’ont-ils oubliés ?
Qu’ils participaient à un jeu et que leur objectif personnel était de le GAGNER.
Quelle aurait été la meilleure stratégie à adopter ?
Comme l’a montré le dilemme du prisonnier, la voie à suivre était la COOPERATION et non pas la négociation.
Chaque ambassadeur aurait désigné un aventurier de leur équipe qui représente un obstacle à l’atteinte de leur objectif personnel. Jérémy pour Jérôme car il est mal intégré au groupe ; Stéphane pour Julie car lui la considère comme faible.
Les ambassadeurs auraient eu recours au hasard (tirage à la courte paille pour épargner leur morale) pour sceller le sort d’un des deux protagonistes.
Un petit arrangement entre amis en somme…
Que leur a-t-il manqué ?
Ils ont simplement oublié leur objectif personnel en priorisant le groupe et pour ne pas égratigner leur morale (cf. l’élément humain).
Mais en optant pour cette stratégie vouée à l’échec, Jérôme prend un aller simple pour Paris avec pour seul bagage son statut de Sauveur. Son image est sauve face à sa famille, quant au jeu… un rêve s’envole !
« La sentence est irrévocable… »