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Lola, témoignage (mensonger) d'un viol l'été dernier

Le 01/01/2015

Voici un exercice que j’apprécie particulièrement, l’analyse de vidéos.

En naviguant sur le web à la recherche d’une vidéo intéressante à décrypter, je suis tombé sur le témoignage de Lola qui, en juin dernier, se disait avoir été victime d’un viol en pleine rue. Il s’est avéré, quelques jours plus tard, que ces propos étaient mensongers. A l’époque je n’avais pas prêté attention à ce fait divers et je peux comprendre qu’une analyse a posteriori peut vous sembler un peu facile… soit, cela étant, si vous me soumettez une vidéo d’un témoignage pour lequel toute la lumière n’a pas été encore faite, je l’analyserai avec plaisir et je le posterai sur mon site. Si la personne analysée s’avère être coupable, preuve aura été faite que nos analyses sont justes.

Voici donc la vidéo du témoignage de Lola, comparée à deux autres témoignages de victimes de viol. Les différences parlent d’elles-mêmes…

Lola :

Je rappelle et j’insiste, pour une meilleure compréhension, que la jeune fille aurait été violée fin juin dernier et que quelques jours après, elle avouait son mensonge.

L’analyse de la vidéo porte sur 38 secondes de la vidéo (entre la 27ème sec. et la 65ème sec.), les deux autres analyses portent uniquement sur 1 minute d’images.

Tout d’abord les axes de tête. Ici, la jeune femme parle en mettant en avant son hémi visage gauche et légèrement penché sur sa droite. Ceci induit une communication plutôt dans le contrôle, elle ne se laisse pas complètement aller.

0’29 La langue sort de la bouche à l’extérieur droit pour rentrer au centre, ce qui indique que les propos sont dits dans un contexte négatif. Rien de plus normal jusque-là.

0’32 La lèvre inférieure passe sous la lèvre supérieure, ce qui indique des propos retenus, que la jeune fille souhaite garder pour elle.

0’43 Son hémi visage gauche semble ouvert, détendu. L’œil gauche est plus grand que l’œil droit, le sourcil gauche est plus haut que le droit, il n’y a aucune contraction musculaire sur cet hémi visage. A contrario, l’hémi visage droit est plus contracté, il semble plus petit, ainsi que l’œil et le sourcil. Dans un contexte comme celui-ci, où la jeune fille a subi un acte terrible, il me semble que la gauche de son visage devrait être plus fermé, plus contracté avec l’extérieur de sa bouche tombant. C’est ce que l’on observe dans ce type de situation généralement, mais pas là.

0’44 Sa langue part vers le bas pour rentrer rapidement dans la bouche, ce qui confirme des propos retenus et que nous avons vu précédemment avec les lèvres.

0’58 La langue sort sur le côté droit de la bouche pour rentrer rapidement, c’est ce qu’on appelle une langue de « vipère » ou de « délectation »… ce qui est étonnant c’est que cette langue sort au moment où la jeune femme dit qu’elle témoigne pour « toutes celles qui ont subi ça ». Pour quelles raisons cet item est présent à ce moment-là ? Se délecte-t-elle de la situation qu’elle a mis en scène ou est-ce une « revanche » pour elle ? C’est une question qu’il aurait fallu lui poser manifestement.

Entre la 27ème seconde et la 65ème,  je compte 22 clignements de paupières, ce qui fait 34 battements de paupières par minute. Dans le cadre de mon mémoire, j’ai mené  une étude sur le nombre de clignements des paupières, pour laquelle j’ai visionné des centaines de vidéos. L’objectif de cette étude était de démontrer que la nictation est un élément prépondérant pour être certain qu’une personne revit une émotion positive ou négative et qu’elle ne feint pas. Sur ces vidéos, je devais dénombrer les clignements de paupières lorsque la personne racontait une émotion positive ancienne, une émotion positive récente mais également lorsqu’une personne évoquait une émotion négative ancienne et également récente (je précise qu’il s’agissait de personnes différentes sur chaque vidéo).

Il s’avère que lorsqu’une personne évoque une émotion négative récente, cette personne cligne environs 44 fois par minute. Dans le cadre du témoignage de cette jeune fille, le nombre de clignements de paupières est de 34… ce qui équivaut (selon mon étude) à une émotion négative ancienne.

Pour information, dans un environnement relativement neutre, dénué de toute charge émotionnelle, une personne cligne en moyenne 15 à 20 fois par minute. Autant dire que la nictation représente une activité importante quotidienne quant à la régulation de l’équilibre de notre état émotionnel.

Ce qui m’interroge également sur cette partie de vidéo, c’est que la jeune femme est très souvent en retour sur elle, son regard est dirigé vers le bas et plus focalisé sur ses pensées que sur les journalistes (mais là, rien de plus normal pour une personne qui a vécu un moment traumatisant), mais surtout son regard ne se dirige jamais vers le bas sur sa gauche. La direction du regard vers le bas à gauche nous indiquerait que certaines images lui reviennent en mémoire et qu’elle « revit » intérieurement la scène pour nous en faire part. Or là, la jeune fille regarde en bas mais face à elle ou vers la droite, ce qui nous amène à penser qu’elle cherche à construire son argumentation. Soit dans le but de répondre avec le plus de précision aux journalistes (mais là nous sommes dans le cognitif, la pensée raisonnée) ou dans les propos inventés.

En comparaison, le témoignage de la jeune femme ivoirienne, victime d’un viol :

Pour information, la jeune femme témoigne en 2001 d’un viol ayant été commis 10 ans avant. Autant dire que le souvenir est plutôt ancien, ce qui sous-entend que je devrais dénombrer au moins 34 clignements de paupières, or j’en dénombre pas moins de 72 pendant 1mn analysée… soit 2 fois plus que la vidéo précédente. De plus, les sourcils sont très mobiles ce qui traduit une envie de communiquer, de même que son visage qui d’ailleurs présente également l’hémi visage gauche et penché également sur la gauche, signe que la jeune femme est dans le lien, dans l’émotion.

Je n’observe aucun mouvement de langue mais plutôt une lèvre inférieure qui laisse entrevoir les dents du bas, ce qui traduit de la peur.

Dernière comparaison, une jeune femme de 20 ans raconte sur FaceBook le viol qu’elle a subi 6 ans auparavant (je vous invite à ne pas lire les commentaires qui proviennent de cerveaux passés à côté de l’évolution) :

La jeune femme incline la tête sur sa gauche, tout au moins au début de la vidéo, ensuite l’axe sera neutre. La personne est donc dans le lien, dans l’émotion, pas dans le contrôle. Je ne distingue pas d’hémi visage plus grand ou plus fermé l’un que l’autre, ce qui est cohérent avec l’ancienneté de l’acte.

A 8 sec. Voyez l’extérieur droit de la bouche qui remonte, il s’agit d’un rictus de mépris. Même chose à 15 sec. mais côté gauche, là c’est du dépit.

16 sec. La bouche fait une moue qui traduit une émotion gardée pour soi. La jeune femme laisse ensuite échapper un léger souffle à 20 sec. comme si elle voulait évacuer cette émotion justement.

51 sec. Même moue de mépris avec le regard dirigé vers le bas à gauche (tiens tiens…).

54 sec. La main gauche se met en travers du corps pour aller gratter la zone extérieure droite du cou. Le bras en travers du corps nous indique qu’elle veut se protéger et que cela la concerne personnellement (pour ne pas dire intimement) parce que c’est le bras gauche qui est en mouvement. La zone du cou concernée par la démangeaison nous indique qu’il s’agit de quelque chose qu’elle n’a pas encore digéré, qui lui reste en travers de la gorge (ça me semble plutôt cohérent avec ce qu’elle a vécu n’est-ce pas ?)

 

Pour conclure cette analyse, et même a posteriori, Lola a un discours verbal qui n’est pas en cohérence avec sa communication non verbale. Les signes présents dans les deux autres vidéos, et que nous devrions retrouver en partie dans son témoignage, ne sont malheureusement pas présents. Il y a quelques mois j’aurais conclu que si Lola semble évoquer un fait qui l’a fortement marquée, certains signes et absence de signes nous poussent à émettre des réserves sur celui qu’elle évoque. En revanche, il me semble effectivement que Lola a vécu un évènement négatif particulièrement marquant il y a plusieurs années... mais là, ce n'est plus mon domaine de compétence.

liens vers les vidéos :

https://www.youtube.com/watch?v=BCMdW1WZdbU

https://www.youtube.com/watch?v=jm1NqyJ6Xr8

https://www.youtube.com/watch?v=-EwZzQTAiAk

Si vous avez des suggestions de vidéos à analyser, n'hésitez pas. J'en profite également pour vous souhaitez mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année ! J'ai une pensée particulière pour ceux qui me suivent du Canada, d'Angleterre, de Belgique, d'Algérie, de Suisse, d'Espagne, de Russie ou encore de Roumanie ! Merci à vous tous de me suivre et de me lire.

Quelle PLUS VALUE apporte le synergologue en Assessment Center ?

Le 28/12/2014

Dans le contexte économique actuel, les entreprises doivent cibler au mieux leurs investissements pour assurer leur avenir et développer leur niveau d’activité. L’objectif des RH est d’optimiser leurs recrutements et d’investir sur les bonnes compétences afin de fiabiliser leurs choix.

L’idée de l’Assessment Center est d’évaluer les compétences (savoirs, savoir-faire et savoir être) de candidats au travers de mises en situation, individuelles, en face à face ou en groupe.

« L'assessment permet d'apprécier avec une grande fiabilité l'adéquation entre les comportements d'une personne, liés à sa personnalité et à son expérience, et les exigences de ses futures missions. »

Ce procédé vient compléter les méthodes plus conventionnelles de recrutement et vise à mettre chaque candidat sur le même pied d’égalité, puisque ni les diplômes, ni l’appartenance sociale ne sont retenus en tant que critères sélectifs.

59% des entreprises qui connaissent les AC pensent qu’ils pourraient être adaptés à leur contexte mais elles ne sont que 38% à y avoir recours.

Je suis de ceux qui sont convaincus du bienfondé de cette méthode de recrutement, et ce pour 3 raisons principales :

-       Tout d’abord parce que les AC permettent de fiabiliser le recrutement,

-       Ensuite parce que le candidat peut apprécier si le poste lui convient ou pas,

-       Enfin, parce que la chance est donnée à chaque postulant de faire preuve de ses compétences.

Dans cette méthode d’évaluation les deux parties sont gagnantes.

Son intérêt réside en ce que la procédure d’évaluation est constituée d’un mix de mises en situations : individuelles, en face à face, en groupe ce qui permet au recruteur d’obtenir un profil complet du candidat.

Un retour individuel est fait au candidat, lui donnant ses points forts ainsi que ses axes d’amélioration.

Les assesseurs peuvent être des responsables RH, des responsables hiérarchiques, ou encore des consultants et à chacun sa spécialité.

Cependant, il manque un maillon : le synergologue !

Revenons à la base et à ce qui fait la force des AC et de la Synergologie : l’OBSERVATION !

La force des AC est de mettre les candidats en situation et d’observer leur comportement et leurs compétences. C’est bien là NOTRE PLUS VALUE en tant que spécialiste du langage corporel, c’est bien là le fondement de notre discipline, de notre expertise : l’OBSERVATION !

Nous pouvons apporter une analyse pertinente, précise et juste du comportement individuel des candidats par rapport au groupe et repérer de véritables potentiels.

Nous pouvons identifier la façon dont les candidats gèrent leur stress, identifier dans quelle dynamique émotionnelle ils se trouvent. Souhaitent-ils interagir ou plutôt s’effacer ?

Nous pouvons savoir si la personne est dans le contrôle ou la spontanéité, nous pouvons savoir si elle feint.

Nous comprenons également avec finesse la stratégie individuelle de communication mises en place par les candidats.

N’oublions pas que l’interaction est à l’origine de tout comportement, qu’elle prend sur le corps la forme d’une trace observable et que cette trace corporelle observable non seulement est universelle, mais seul le synergologue à l’expertise pour la décrypter.

N’hésitez pas à faire appel à nous pour évaluer avec efficacité le profil de chaque candidat.

 

Sources : Evaluatys RH 10/2014, JOBTEASER.com, actiforces.com, primastoneconsultant.net

Oeil iris

La Synergologie illustrée par une pub

Le 21/12/2014

Cic 1Cic 2Cic 3Cic 4

La Synergologie illustrée par une pub du CIC : où comment une pub illustre avec brio ce que nous savons décrypter lors d’un échange en face à face.

Par cet exemple, nous vous dévoilons l’évolution des différents états émotionnels par lesquels peut passer un commercial face à son client (cette pub est disponible en visualisation sur Youtube évidemment).

A 2 sec. : le commercial de la banque à son buste penché en avant de son bureau, il marque ainsi son intérêt à son client. Vous noterez que le client a son buste penché en avant mais sur sa droite, il argumente avec conviction ses propos.

A 5 sec. : le « banquier » est dans une impasse verbale, il n’a plus d’argument à opposer à son client/prospect et souhaite se retirer de l’échange. Son buste part alors vers l’arrière et sur sa gauche.

A 9 sec. : dos au mur, le « banquier » ne peut pas disparaître, alors il met une « barrière de protection » entre lui et son client redoutable. Son buste est toujours en arrière, légèrement sur sa droite traduisant une certaine agressivité passive (bien sûr), son genou droit va venir en protection sur sa jambe gauche et ses mains vont venir renforcer ce « bouclier virtuel » en se positionnant sur son genou gauche.

Ensuite, c’est le jeu d’acteurs…

Voyez comme le client reste sur sa position initiale, c’est lui qui gère prend l’ascendant sur son vis-à-vis qui se retrouve « dans les cordes ».

 

La dimension oubliée (!) du Lean Management

Le 07/12/2014

Le Lean Management est évidemment la version Organisation Scientifique du Travail remis au goût du jour par Toyota (fin 20ème). La finalité est d’éviter le gaspillage à tous les niveaux parce qu’il réduit l’efficacité et la performance de l’entreprise. Le Lean Management s’appuie sur l’ensemble de ses employés pour atteindre cet objectif. Ce système d’organisation du travail se veut « parfait », et il le serait si une dimension pourtant essentielle n’était pas ou peu mise en valeur… (j’y reviendrai plus bas).

Dans la notion de Lean Management, il y a celle de mesure de la performance. Comment mesurer cette notion ? Si elle se fait par la productivité d’un employé en termes quantitatifs, elle se fait également par ses efforts et ses actions pour développer cette productivité. Mais la performance se mesure aussi par les moyens mis en œuvre par l’entreprise pour que ses employés se forment et développent leurs compétences, elle se mesure aussi par le contexte interne et externe dans lequel évolue l’employé. On peut ne pas atteindre ses objectifs mais être performant !

Dans cette organisation tournée vers la productivité, une possibilité d’évolution est offerte aux employés les plus motivés (pas forcément les plus compétents) de monter à l’échelle de la hiérarchie. Ainsi, un commercial (simple exemple parmi d’autres) peut prétendre à se mettre le pied à l’étrier du management et devenir manager de proximité. Selon la société qui l’emploi, ce nouveau manager sera formé à la collecte des fameuses statistiques, à certaines techniques d’entretiens après quelques mois de prise de poste (ou pas…). Dans cette période de formation, sur poste ou sur un site dédié, les diktats du manager à la sauce corporate sont inculqués mais sans tenir compte (malheureusement) de toutes les qualités et défauts intrinsèques de ces nouveaux managers. Les formateurs se retrouvent à former des managers comme un produit industriel. C’est LA que le bât blesse.

Etre manager de proximité, ce n’est pas se limiter à appliquer béatement le questionnement Socratique, les 5 pourquoi ou encore le PDCA et autre DESC… c’est aussi être LE coach qui sait prendre en compte les compétences, la motivation, l’expérience de chaque collaborateur, LE coach qui sait adapter son attitude à chaque collaborateur.

Laisser sortir de son bureau un employé en pleur est un triste aveu d’échec. L’enjeu du manager, de par son attitude, est de réussir à permettre à chaque collaborateur d’atteindre son meilleur niveau de performance possible. Une relation gagnant-gagnant finalement… (à ce titre, je vous invite à jeter un œil au « dilemme du prisonnier » dans la théorie des jeux). Dans de grosses structures, le lien de subordination peut avoir cet effet pervers de ne pas vouloir mettre en valeur les autres. Toute personne recherche la reconnaissance de quelques façons que ce soit, et la tentation est forte de vouloir se distinguer du groupe en jouant un peu des épaules. Grossièrement, un manager qui veut passer au niveau supérieur aurait tout intérêt à ne pas mettre en valeur un collaborateur qui semble réfléchir un peu trop et par là même, se distinguer du groupe. C’est une grossière erreur !

Il est primordial d’intégrer une dimension plus humaniste et beaucoup plus fine dans le management d’aujourd’hui. Cette dimension essentielle de la relation humaine peut être appliquée le plus naturellement du monde si le manager se pose les bonnes questions. Et ces questions sont relatives au langage non verbal. C’est là qu’intervient la Théorie de l’esprit !

La théorie de l’esprit est la faculté de pouvoir décoder l’état mental de l’autre au sens plus large que l’émotion et le sentiment (qui sont du domaine de l’empathie) et adapter sa communication en conséquence. Ainsi, l’autre se sentira compris, adhérera pleinement à votre dynamique et cela vous permettra d’anticiper ses réactions.

Se poser les bonnes questions est la résultante d’une triple attitude :

-       Assertivité, « je pense ce que je dis »,

-       Réflexivité, « j’écoute l’autre et je n’exclue pas qu’il ait raison »,

-       Empathie, « je ne juge pas l’autre ».

Cela implique pour le manager qu’il puisse reconnaître avoir tort sans se sentir déjugé dans sa fonction managériale.

Se poser les bonnes questions c’est : comment est positionné le buste de notre interlocuteur sur sa chaise ? A-t-il les lèvres pincées, rentrées ? Ses jambes sont-elles croisées le genou haut ? Ses mains sont-elles visibles ? Et bien d’autres encore… Toutes ces réactions physiologiques ont un sens que nous pouvons décoder.

Nous ne sommes pas tous des managers nés, mais avec un peu de bienveillance et en replaçant son ego là où il doit être, nous ferions un sacré bon manager, un sacré profiler (cf mon article du 6 sept.).

« Toutes les études sur la nouvelle génération connectée montrent que ces nouveaux collaborateurs sont de plus en plus rétifs à l’autorité (…). Pour s’adapter, le management va devoir se montrer plus interactif, davantage basé sur le partage et la négociation (…). Cette génération ne s’implique que si l’intérêt est réel. L’entreprise devra les encourager à exprimer leurs différences individuelles dont le groupe pourra s’enrichir. » (Frédéric Fougerat – Les Echos – nov. 2014)

(Sources : Wikipédia, TalentSoft, C. Hohmann, « Lean Managament » éditions Eyrolles 2012)

Le symbolisme des doigts dans un contexte d’échange

Le 23/11/2014

Voici un sujet passionnant et qui me tient à cœur au même titre que celui des yeux : le symbolisme des doigts dans un contexte d’échange.

Si vous observez une conversation entre deux ou plusieurs personnes, vous observerez immanquablement, à un moment ou à un autre, qu’une personne viendra se gratter une zone du visage à l’évocation d’un fait, d’un sentiment, d’une émotion.

Dans ce contexte, si la zone du visage (ou du corps) est importante à identifier, le choix du doigt ne l’est pas moins.

Tout d’abord, qu’est-ce qu’une démangeaison ? En synergologie, nous disons « micro-démangeaison ». C’est l’action de venir gratouiller subrepticement une zone du corps ou du visage et qui exprime une contradiction entre le ressenti et ce qui vous est dit.

Par exemple, lorsqu’un journaliste dit à un sportif qu’il n’a pas été, ou qu’il a été performant, ce dernier va venir gratter furtivement une zone de son visage avec un doigt (nez et pouce ou index).

Le choix du doigt est inconscient mais il nous oriente sur le ressenti de la personne.

-       Le pouce est une représentation du soi, je le brandis pour dire « je vais bien »,

-       L’index est une affirmation du moi dans l’environnement, je le lève pour prendre la parole,

-       Le majeur est intéressant parce qu’il est le doigt le plus long de la main (si si…) mais surtout parce qu’il SEMBLE sortir de la main pour aller vers l’autre. Je le brandis fièrement dans un contexte de dualité pour dire que « peu importe qui tu es, JE fais ce que je veux ET JE me fiche de ce que TU en penses ! » Bon, dans sa voiture c’est pas très classe je vous l’accorde… Le majeur représente également la créativité, la sexualité (vous pouvez associer les 2 aussi… ;-b),

Vous voyez dès à présent que si le pouce est le doigt le plus proche de nous, qu’il représente notre individualité, l’index introduit la notion d’environnement et le majeur la confrontation AVEC cet extérieur. Poursuivons…

-       L’annulaire représente le clan, la famille mais aussi la douceur du cocon. Il évoque la relation de couple, de famille.

-       L’auriculaire est ainsi le doigt le plus à l’extérieur de notre main et il représente l’harmonie, l’équilibre dans l’environnement.

Ce qui est très intéressant et novateur (n’en déplaise aux autres disciplines et autres pseudo décodeurs du langage non verbal), c’est de pouvoir identifier le contexte dans lequel tel doigt est choisi plutôt qu’un autre, pour se démanger le front, les yeux, la joue ou le nez. Nous pouvons ainsi anticiper ce que ressent notre interlocuteur à nos propos.

Selon le contexte verbal de l’échange :

-       Le pouce sera choisi pour des propos positifs lié à Soi,

-       L’index sera choisi pour des propos négatifs lié à Moi,

-       Le majeur dans un contexte verbal ambigu qui dérange,

-       L’annulaire à l’évocation de la famille, du couple,

-       L’auriculaire dans un contexte en rapport avec l’harmonie, l’équilibre dans l’environnement.

Nous distinguons 8 zones sur le visage :

-       Le front représente la réflexion, ce qui est de l’ordre du cognitif,

-       Les sourcils c’est s’imaginer, se souvenir,

-       Les yeux sont faits pour voir, ou ne pas voir,

-       Le nez représente ce qui nous intéresse, ce que l’on « sent » ou pas, ce que l’on cache ou ce qui est inexacte, et également ce qui a trait à notre image,

-       La « moustache » qui traduit le rapport à l’autorité, à la hiérarchie,

-       La bouche qui traduit notre plaisir,

-       Les oreilles qui représentent la vanité,

-       Les joues pour l’agressivité, l’envie de mordre.

Lorsque vous observez une démangeaison de telle ou telle zone du visage, faites le lien entre le symbole que représente cette zone et le doigt employé. Vous pourrez alors recentrer votre attitude, votre questionnement afin de replacer l’autre dans l’échange, dans l’authenticité.

 

Merci à Yann pour son autorisation d’utiliser son rapport d’étape sur « le choix du doigt dans la micro démangeaison du visage ».

Lens - PSG : carton rouge mais à qui ?

Le 19/10/2014

Un article plus léger que les précédents peut être parce que le sujet est plus populaire : le foot ! (Je suis fan moi aussi mais à ne pas répéter trop fort !)

Les arbitres français n'ont pas le vent en poupe depuis quelques années maintenant, faute aux erreurs d'arbitrage, etc... la dernière en date aurait été commise lors du Lens / PSG de vendredi dernier. 3 cartons rouge dans un même match, ça ne fait pas sérieux pour le corps arbitral mais voyons un peu le déroulé des évènements et la faute ne revient pas forcément à celui que l'on croit...

Regardez cette photo et dénombrez les joueurs sang et or autour de l'arbitre :  Lens psg 1

Celui qui fait face à l'arbitre est plutôt agressif, et pour cause, c'est celui qui prend le carton rouge. L'arbitre est seul face à 5 joueurs plutôt agacés alors quelle est l'émotion qui le submerge à ce moment précis ? Mettez-vous quelques instants à sa place... la PEUR ! L'arbitre à peur et face à la peur, 3 réactions possibles : Freeze, Flight, Fight. L'arbitre à passer la première sans effet, il aborde la seconde, il rompt le contact et part alors que 6 joueurs continuent de le poursuivre. Lens psg 2

M l'arbitre fuit et croise sur le chemin de sa fuite Cavani qui, par manque de réflexion (pour être politiquement correct), vient de chambrer les supporters lensois.

M l'arbitre, toujours seul avec sa peur au milieu de 22 gars un peu passionnellement tendus donc, sort un carton jaune pour faire comprendre au parisien que ce qu'il vient de faire n'est pas très protocolaire. Sauf que Cavani, pas psychologue pour 2 sous, reproduit la même attitude que ses compères lensois... il poursuit l'homme en bleu et souhaitant dissiper tout malentendu et ne comprenant pas pourquoi l'homme en bleu ne souhaite pas échanger mais préfère fuir, Cavani donc lui saisit le bras (Cavani ne parle pas français) pour obtenir des explications. Lens psg 3  Sauf que M l'arbitre est toujours dans sa dynamique de peur et réagit en conséquence. Il se sent à nouveau agresser et la seule façon de se défendre est de sortir un carton rouge (ce sera le 2nd de la soirée).

Qui doit-on blâmer ? Les sportifs un peu trop passionnés ? Un arbitre qui se sent agressé par 5 sportifs costauds (dynamique négative de groupe) ? Cavani qui ne sait pas parler français ?

Ne peut-on imaginer que ces sportifs, qui brassent plusieurs fois notre salaire pour 3 neurones, ne puissent pas accepter la décision arbitrale ? Ou n'ont-ils pas suffisamment été sevrés pour apprendre à gérer leur frustration ? Bien que je sois supporter du beau jeu, si celui-ci est vicié par une règle mal appliquée, je l'accepte, c'est le jeu...

Si les arbitres reçoivent des formations sur les attitudes qu'ils doivent adopter au cours d'un match, alors les joueurs devraient recevoir tout au moins des conseils de bienséance.

Mais ce n'est que mon avis... et je le partage.

 

"Dissonance theory" et Synergologie

Le 12/10/2014

Le moteur qui conduit à la « self justification », l’énergie qui produit le besoin de justifier ses actions, ses décisions – surtout les moins bonnes – est une sensation déplaisante que Leon Festinger (1957) appellait « cognitive dissonance » ou « dissonance theory ».

La « cognitive dissonance » est un état de tension qui apparaît alors qu’une personne est prise entre 2 attitudes ou opinions paradoxales, diamétralement opposées voire injustifiables et indéfendables.

Cette discordance est troublante parce que défendre 2 positions contradictoires c’est flirter avec l’absurdité. Ce qui est justement intéressant, c’est de voir comment une personne peut défendre une absurdité à laquelle elle veut croire. C’est un vrai challenge cognitif que chacun d’entre nous réalise souvent.

Il a été démontré que nous accordons plus de valeurs aux choses, aux évènements, s’ils ont nécessité une difficulté, s’ils ont été acquis « dans la douleur ». Ainsi, même si une personne a défendu une idée grotesque, elle y renoncera avec d’autant plus de difficulté si elle s’est exposée et mise en avant (par rapport à un groupe de personne au cours d’une réunion par exemple).

D’ailleurs, il nous arrive de nous retrouver dans cette situation. Si nous croyons fermement en une idée, nous avons du mal à y renoncer facilement bien que nos collègues ou amis nous en démontrent l’absurdité.

Autre exemple, si une personne que vous idolâtrez et à laquelle vous vous identifiez est accusée de viol ou de violence, plus grande sera la discordance. Vous lui trouverez plus d’excuses qu’envers n’importe quelle autre personne.

Et la Synergologie dans tout ça ?

Pouvoir observer les items de l’authenticité à ce moment est tout aussi intéressant que les arguments employés pour justifier une aberration. En tant que synergologue, nous avons une parade infaillible pour nous prémunir de cette discordance. Une parade humaniste que tout le monde devrait mettre à profit pour faire avancer les choses et faire du respect des autres et de la différence un vrai moteur de croissance et de développement. Certaines formations l’abordent mais seulement en partie…

-       ASSERTIVITE, je dis ce que je pense,

-       REFLEXIVITE, j’écoute l’autre et je n’exclue pas qu’il ait raison,

-       EMPATHIE, je ne juge pas l’autre.

Ce sont les trois piliers que chacun d’entre nous devrait mettre en pratique.

Je vous invite à lire « mistakes were made (but not by me) » de C. Travis et E. Aronson.

Je suis à votre disposition pour un accompagnement individuel personnalisé, mais également pour une analyse in situ ou sur vidéo d’une situation, d’un entretien, d’une réunion pour rendre votre communication plus efficiente.

"La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste"

Le 03/10/2014

Melancolie 02Melancolie 11Robert julius oppenheimer

Tristesse 4Tristesse 1

« La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste », disait Victor Hugo.

Devons-nous toujours associer mélancolie et tristesse ? J’ai l’impression, que l’amalgame est  souvent fait entre ces deux notions. Pourtant, l’un est sentiment tandis que l’autre est émotion, le premier est romantique alors que l’autre est  faiblesse. On perçoit une connotation positive dans cette citation de Victor Hugo où la mélancolie est associée au bonheur alors que la tristesse est renvoyée à elle-même. Pourquoi ce constat ?

Parce que la mélancolie fait référence à un univers romantique littéraire : Musset, Chateaubriand, Baudelaire, Sartre… qui a toujours du succès auprès des lecteurs.

Parce que le cerveau perçoit les changements physiques même les plus subreptices et que les tensions qu’il peut capter le renvoient à ses propres peurs.

Je m’attarde un instant sur ce 2nd point à titre d’explication.

Regardez ces quelques images et amusez-vous à tenter de les qualifier. Laquelle suscite le moins d’émotion négative ? Laquelle illustre la mélancolie, la tristesse ? Qu’ont-elles en commun ? Qu’est ce qui permet de les différencier ?

Elles ont toutes en commun ce regard particulier qui ne fixe rien en particulier. Même lorsque Lou Reed et Robert Oppenheimer semblent vous regarder, nous devinons une intensité, un regard si profond qu’il semble parler directement à notre cerveau émotionnel. Nous disons que ce regard est DEFOCALISE. La mélancolie ne repose sur rien de précis, c’est un sentiment vaporeux, diffus mais extrêmement profond et qui dure.

La tristesse a pour point de départ un évènement concret avec un facteur temps plus court. C’est une émotion, la mélancolie un sentiment.

Hormis ce regard pénétrant, cette défocalisation, nous pouvons observer un relâchement dans les muscles des visages qui expriment la mélancolie. Dans la tristesse, les traits sont plus tirés, il y a une tension musculaire visible (front, yeux, bouche…). C’est cette tension qui est interprétée comme négative et qui fait que nous avons plus de compassion pour la mélancolie que pour la tristesse. En langage synergologique, la mélancolie est hypotonique, la tristesse est hypertonique.

Enfin, si la tristesse est commune à chacun d’entre nous, ce n’est pas le cas de la mélancolie qui est « réservée » aux esprits critiques, qui savent prendre du recul par rapport aux évènements. Mais je ne m’aventurerai pas plus en amont et je vous laisse une citation d’Yves Hersant (reprise d’une interview : http://www.fabriquedesens.net/Anatomie-de-la-melancolie-Le) :

« L’un des problèmes de la mélancolie, que mettait en évidence, je crois, l’exposition de Jean Clair au Grand Palais, est de savoir où elle s’arrête. Est-ce que de proche en proche tout ne va pas être gagné par la mélancolie. L’idée de Burton est qu’il n’y a pratiquement pas de barrière à la mélancolie et que, c’est ce que disait le début du texte, et que vous venez de rappeler, les mélancoliques courent les rues, tout le monde risque d’être mélancolique. A ceci près que les sots, définitivement sots ne sont pas et ne seront jamais mélancoliques. Celui qui ne doute pas de soi, celui qui n’est pas travaillé par cette altérité, celui qui se raccroche à des attitudes dogmatiques, celui-là vivra dans l’ignorance de sa mélancolie, si elle existe et celui-là n’atteindra jamais le niveau culturel. »

A vos commentaires ou messages personnels…