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Mais pourquoi se gratte-t-il la gorge ?

Le 19/04/2015

Rappel de l'épisode précédent : "voici maintenant un rapide exercice de réflexion qui vous est destiné : vous êtes au travail, vous avez en face de vous une personne assise dans son fauteuil, le dos très en arrière et la main gauche qui vient sur sa gorge pour gratouiller sa glotte. Comment l’interprétez-vous ?"

Le choix de la main est important. C’est l’expression de la manière dont nous nous situons par rapport à l’information que nous recevons. Rappelons rapidement que la main gauche exprime la spontanéité, la droite le contrôle.

Quel que soit le contexte, cette situation est vécue comme stressante pour votre interlocuteur. Son sang irrigue mal sa gorge pour se concentrer sur ses membres inférieurs, en cas de nécessité de fuite. Votre vis-à-vis se sent agressé (au figuré) sans pouvoir réagir. La main sur la gorge va avoir un effet déstressant, apaisant et va rétablir son équilibre physiologique (principe d’homéostasie).

De plus, étant en interaction avec vous, c’est bien ce que vous lui renvoyez qui le stresse : image de vous, image de lui, message que vous véhiculez, lui par rapport à vous ou à votre demande…

Enfin, face à cette situation stressante, son corps va vouloir fuir. Son ego, son torse recule sur le dossier du siège, plutôt vers sa gauche, et signifie qu’il se met en retrait de la communication. Pour retrouver une communication fluide et apaisée, vous devez tempérer vos propos et rassurer la personne grâce à un vocabulaire positif (normalement, il devrait se détendre).

La ou les questions à se poser par la suite sont : quelle était la cause de cet état ? Moi ? Ma demande ? Pensait-il à autre chose qui le préoccupait ? L’objet de ma demande nécessitait-il des compétences qu’il ne maîtrise pas ? Est-ce que la personne a pris toute la mesure de son poste pour réagir ainsi ? Devrais-je solliciter une personne différente la prochaine fois ? Comment puis-je l’aider à mon niveau ?

Je ne suis pas certain que vous puissiez ni poser toutes ces questions, ni y trouver des réponses, mais soyez attentif et gardez-les en tête si la situation devait se répéter.

Qu'ont-ils contre Mathieu Gallet ?

Le 06/04/2015

La première fois que j’ai vu Mathieu Gallet, c’était à l’émission « C’est à vous », il y a déjà quelques mois. Ma première impression était plutôt bonne puisque j’avais dans la lucarne un homme plutôt jeune, pas mal de sa personne, séduisant même. Il s’exprimait bien et arborait un petit air malicieux qui le rendait sympathique.

Je fus donc surpris d’apprendre que ce nouveau PDG de Radio France était en difficulté aujourd’hui et qu’une motion de défiance a même été votée contre lui.

Mais alors, comment en est-il arrivé là ? Est-ce lié à sa façon de mener le paquebot ou est-ce lié à sa façon d’être, à sa stratégie comportementale de communication (involontaire bien entendu) ?

Brièvement, il est important de rappeler que Mathieu Gallet a 38 ans, qu’il est ambitieux comme beaucoup de « petits gars » qui ont fait de brillantes études supérieures et qu’il semble plutôt de droite. Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques, DEA d’analyses économique des décisions publiques, président depuis 2010 de l’INA après être passé au Ministère de la Culture  sous Frédéric Mitterrand en tant que conseiller technique, nommé depuis 2014 Président de Radio France par le CSA.

La réflexion que je me fais, c’est que Mathieu Gallet n’appartient (malheureusement ?) pas au sérail, à la caste des journalistes et cela combiné avec un air « je-me-fous-presqu’ouvertement de vous » a bien du mal à passer auprès du milieu.

Alors j’ai bien observé sa communication non verbale lors d’une interview accordé à France Inter ET filmée : http://www.dailymotion.com/video/x2llc1q_mathieu-gallet-j-ai-confiance-dans-le-soutien-de-notre-actionnaire_news

Ce qui est important de dire, c’est que même si une personne qui participe à une émission de radio se sait filmée, il ne suffit que de quelques secondes pour que la caméra soit totalement oubliée.

Voici donc mes observations à « brûle pourpoint » :

Tout d’abord, je remarque que dans l’ensemble, les mains de Mathieu Gallet sont peu actives, son torse (égo) est peu mobile, il est donc dans le contrôle et plutôt réservé. Cependant, il cligne beaucoup des yeux, ce qui nous indique qu’il est dans l’échange, qu’il trie et analyse les informations qu’il reçoit.

Ce qui est prégnant, c’est qu’il présente la majeure partie du temps son hémi visage droit, il regarde son interlocuteur avec son œil droit confirmant ainsi qu’il souhaite contrôler son discours.

Alors comment ressort son côté malicieux qui peut aisément passer pour du mépris par certains ? Eh bien son sourcil gauche est fréquemment levé, il se met à distance des autres. Il ne faut pas oublier que les autres perçoivent inconsciemment cet item et peuvent mal l’interpréter dans un contexte particulier (comme c’est le cas) !

Ce côté ironique se lit également sur le petit rictus que Mathieu Gallet affiche souvent, voyez le coin extérieur gauche de sa bouche qui remonte… additionnez cela avec le sourcil gauche qui s’élève et la marque du mépris est bien présente.

Exemple à 3 minutes 18 : sourire narquois/mépris avec haussement du sourcil gauche lorsqu’est évoqué Michel Sidoroff de Force Ouvrière qui lui reproche de préparer la privatisation de Radio France et sa vente à la découpe.

Cependant, il ne faut pas passer à côté de ses épaules hypotoniques, Mathieu Gallet est plutôt détendu, l’épaule droite légèrement élevée par rapport à la gauche ce qui traduit une volonté de faire une bonne interview, dans le but de séduire le Ministère qui lui débloquera les fonds ? Egalement, remarquez lors des phases qui précèdent ses réponses que son regard est fréquemment dirigé vers le bas sur sa gauche… preuve qu’il va chercher dans son vécu et que c’est son côté émotionnel qui le guide. Pourtant, ce qui est évoqué est du ressort du professionnel, de la gestion, ce ne sont pas des thèmes personnels… sauf que Mathieu Gallet se sent visé personnellement. Là où une personne avec de l’expérience prendrait les choses avec de la distance, le regard devrait être dirigé vers le haut à gauche (pour le côté cognitif et non émotionnel).

Mathieu Gallet est un émotionnel, voyez comme il appuie son propos de son poing paume tournée vers lui, à 6 minutes 15 lorsqu’il dit que « nous-mêmes devons prendre en charge notre propre transformation ». Il est même plutôt convaincu et il s’identifie aux salariés de Radio France. A 6 minutes 52, Mathieu Gallet fait un « vrai oui » lorsque son vis-à-vis lui demande s’il « attend le soutien de l’Etat », comme il fait un « vrai non » à 7 minutes 58 lorsque son vis-à-vis lui demande s’il ne va pas quitter son poste.

Comme nous venons de le voir, Mathieu Gallet cumule un manque d’expérience avec un air ironique et distant mais dans le fond, il est tout à sa fonction.

Le fond et la forme…

 

Voici maintenant un rapide exercice de réflexion qui vous est destiné : vous êtes au travail, vous avez en face de vous une personne assise dans son fauteuil, le dos très en arrière et la main gauche qui vient sur sa gorge pour gratouiller sa glotte. Comment l’interprétez-vous ?

Pas de photo pour illustrer, c’est exprès afin que vous puissiez imaginer la situation et retourner fouiller dans vos souvenirs.

J’attends votre interprétation avec impatience, soit directement sur le site, soit par mail : frantz.bagoe@gmail.com

J’apporterai la réponse dans 2 semaines.

 

 

 

Ces gestes qui parasitent le discours

Le 22/03/2015

Lorsque nous discutons avec  une personne, il est fréquent d’observer subrepticement des gestes qui semblent être effectués sans rapport avec la conversation et de façon inconsciente. Nous n’y prêtons pas vraiment attention, c’est tout juste si nous les remarquons et puis plus rien.

Un bref instant, notre esprit est alors détourné à cause de ces petits gestes qui viennent parasiter la conversation.

Mais ces gestes sont-ils aussi innocents qu’ils en ont l’air ?

Ces gestes sont des micro-attitudes, ils se caractérisent par l’intervention de la main sur le visage ou sur le corps.

Il y a 3 types de micro-attitudes :

-          La micro-fixation qui exprime une concentration totale ou un laisser-aller. Le corps est généralement immobile.

-          La micro-caresse qui elle exprime soit le désir non-conscient d’adresser la caresse à l’autre, soit à soi-même.

-          La micro-démangeaison, objet de cet article, qui exprime soit une contradiction entre nos pensées et nos actes, soit un décalage entre nos désirs et ce que nous projetons.

Voici 3 exemples de zones que nous pouvons voir gratter (micro-démanger) durant une discussion : l’oreille, l’arrière de la tête et la gorge.

1)      L’oreille 

La personne se gratte l’intérieur de l’oreille parce que mes propos la dérangent. Elle n’a pas envie de les entendre alors elle les extrait de son oreille en la grattant. C’est le cas lorsque vous rentrer chez vous et que vous racontez un évènement qui s’est déroulé pendant la journée. Cependant  votre conjoint se gratte l’intérieur de l’oreille tout en vous écoutant, vous pouvez alors remettre à plus tard votre anecdote, votre conjoint n’a pas envie de vous écouter.

La personne se gratte le haut du pavillon ? Les propos évoqués semblent compliqués mais elle écoute quand même parce que ça la concerne.

La personne se gratte l’arrière de l’oreille ? Ces propos sont indiscrets, elle ne souhaite pas poursuivre dans cette direction.

La personne se gratte le lobe de l’oreille lorsque ces propos la titillent, l’agacent.

2)      L’arrière du crâne

Cette partie est relative à un problème jugé complexe. Si la personne se gratte côté extérieur gauche, alors le problème est anecdotique et la solution devrait être trouvée. Côté extérieur droit, la solution va être plus difficile à trouver.

3)      La gorge

Elle sert à la communication, la gratter c’est vouloir réagir à des propos qui énervent. La réaction va se faire si le menton est relevé, elle est latente si le menton est bas.

J’apporte néanmoins une subtilité : si la personne est physiquement et mentalement présent avec vous dans l’échange, alors c’est bien l’objet de votre propos qu’elle perçoit négativement.

En revanche, il se peut que la personne soit « ailleurs » mentalement, alors il y a fort à parier que ce n’est pas à votre propos auquel elle réagit, mais à ce à quoi elle pense au lieu de vous écouter. Pour s’en assurer, vous devez observer si elle cligne des yeux, preuve qu’elle participe activement à la conversation. Si tel n’est pas le cas ou très peu, ou que son regard n’est plus connecté au votre, alors c’est que la personne a décroché et qu’elle n’est plus avec vous.

Vous pouvez également la questionner pour en avoir le cœur net et ceci fait, recentrer la conversation ou prendre congés.

 

 

Stratégies de communication des invités de l’émission : « ce soir (ou jamais !) »

Le 08/03/2015

Voici un exemple de rapport synergologique que je pourrais vous remettre suite à l’analyse d’un évènement spécifique que vous m’auriez commandé. Pour cet exemple, il s’agit de l’émission de Frédéric Taddéi lors de laquelle 6 invités furent conviés à débattre à propos de la loi Macron. L’analyse porte sur les 40 premières minutes environs.

Pour information, cette vidéo fut projettée et commentée lors d'une soirée interjuges organisée sur Paris. Nous, synergologues, nous réunissons régulièrement afin de confronter, échanger et enrichir nos analyses respectives sur une vidéo identique.

(lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ZttQWsGShJ0)

Le contenu même des arguments n’est pas analysé, seules comptent l’identification de chaque stratégie de communication que met en place l’invité, et comment cette stratégie évolue confrontée à l’interaction avec les autres invités.

1) Objet du présent rapport :

Afin d’apprécier la qualité des intervenants et de la richesse du débat, vous souhaitez identifier le style de communication de chaque participant et quelles interactions se mettent en place au fil des échanges. L’enjeu de ce rapport est de savoir si le profil des intervenants à une incidence sur la qualité d’un débat.

2) Les items généraux contextualisés :

Les invités : Thomas Philippon, Natacha Valla, Irène Inchauspé, Florian Philippot, Fiodor Rilov et Paul Jorion.

2’15 – Florian Philippot fait des gestes « spectaculaires », il fait son show télévisuel avec un sourire ironique, voire de mépris exprimant ainsi un satisfecit personnel.

5’47 – Thomas Philippon a un regard de « défocalisé actif », c’est-à-dire que son regard est fixe sans avoir l’air de regarder quelque chose en particulier, mais son esprit est tout à l’échange, il est bien présent dans le débat, il analyse. Dans le même temps, j’observe des haussements de sourcils qui font écho à cette idée qu’il souhaite communiquer, il montre ainsi son intérêt. J’observe également qu’il ne prend la parole que si l’animateur la lui donne et que dès qu’il a fini de s’exprimer, sa bouche reste fermée. Cela indique qu’il est structuré et sensible à la hiérarchie.

7’ – Paul Jorion hausse beaucoup des épaules, il a envie de plaire, de faire une bonne prestation.

8’10 – Natacha Valla est avare de gestes, elle reste contenue et dans le contrôle avec une main droite active.

9’42 – Fiodor Rilov est également dans la communication spectacle, mais avec en arrière-plan une peur grégaire de manque de reconnaissance. Il veut s’affirmer au groupe en plaçant son épaule droite très en avant, la main droite bien ancrée sur sa cuisse droite, le buste (image de l’ego, pensez au gorille qui se le frappe des 2 mains pour montrer qu’il est le plus fort) très en avant. Il n’écoute pas ses interlocuteurs, il coupe la parole et ponctue chaque mot par des haussements de sourcils qui tentent de rallier les autres à sa cause. Voyez également sa position assise, les jambes très écartées pour prendre plus de place (expego, voyez la grenouille qui se gonfle pour paraître plus grosse que le bœuf). C’est un profil typique de « conquérant négatif position haute » avec toute son arrogance.

10’08 – Pendant que Fiodor Rilov monologue, Natacha Valla a l’axe de tête « latéral droit et rotatif gauche » (ASN-ALD-ARD), elle ne se laisse pas totalement aller et adopte une posture qui laisse penser à de la séduction. Mais il s’agit d’une vraie stratégie comportementale pour amadouer son vis-à-vis, elle sera prête à contre attaquer dès que la fenêtre de tir sera ouverte (double visage).

10’40 – Irène Inchauspé a les deux mains sur le genou gauche, montrant ainsi une certaine protection. Elle ne se met pas en avant, ni en retrait, et n’adopte aucune stratégie de séduction. Elle se pose là, présente et attentive.

10’50 – Florian Philippot est toujours dans le show mais son sourcil gauche ascendant (ROSGA) nous indique qu’il se met à distance du groupe, contrairement à ce qu’il nous laisse penser par son discours. Il est présent mais il n’a pas d’attention, il est là physiquement mais absent mentalement. D’ordinaire « pushing », il semble sur la réserve ce qui me laisse croire que la stratégie comportementale de Fiodor le perturbe, ou que c’est un évènement extérieur qui le préoccupe…

14’09 – Fiodor Rilov n’est pas en phase avec Philippot (FN versus PC), pincement des ailes du nez (N40), ce qui sera confirmé à la fin du débat avec « je ne sais pas ce qu’il fait lui ? ».

14’20 – Paul Jorion place ses mains en « V » descendant (BSVD), il se veut « l’autorité qui se met au service des autres ». Ce sentiment de supériorité en position vigilante se traduit également par son axe de tête, incliné vers la droite, regardant avec l’œil gauche, le menton légèrement relevé (ASS-ALD-ARG).

14’26 – Pendant que Fiodor Rilov fait son show, il est intéressant d’observer le comportement des autres invités. Thomas Philippon a les mains disposées en couteaux fermés descendant (BSCFD), ce qui traduit un retour sur soi, une position attentiste. Natacha Valla est en position de « soumission » ou plus particulièrement d’écoute abandonnée, voire résignée. Son axe de tête est penché à gauche, elle regarde avec l’œil gauche avec le menton légèrement abaissé. Elle subit la prestation de l’avocat mais ne se place pas pour autant en arrière, avec l’envie de partir. Pas de protection apparente.

Pendant que Fiodor Rilov s’écoute parler, Paul Jorion tire sur les 2 pans de sa veste affirmant par ce geste : « c’est moi qui sait, mais je reste en retrait ».

18’39 – Thomas Philippon sort de sa réserve analytique et va se confronter à l’avocat. Ce changement de stratégie se traduit par un menton plus élevé que jusqu’alors. Il passe ainsi de « vigilant » à « conquérant ».

21’30 – Irène Inchauspé sort de sa réserve également et prend la parole. Son discours colle parfaitement avec son attitude corporelle, elle est dans une communication dite « authentique ». Par ailleurs, cette attitude est confortée par des paumes de mains à l’horizontale et tournées vers le haut, ce qui est un signe fort d’ouverture.

37’18 et 37’20 – Voyez ce geste effectué à 2 reprises que je qualifie volontiers d’agressif de Fiodor Rilov à l’encontre de l’avant-bras droit de Paul Jorion, uniquement pour signifier à ce dernier qu’ils sont tous deux d’accord. Mais quand 2 conquérants se font face, d’accord ou pas, vient le moment où il faut nécessairement ( ?) déterminer celui qui lance le plus loin…

41’17 – Fiodor Rilov passe en revue les invités et leur statut, notez qu’au moment même où il prononce le mot « avocat », sa main gauche vient tirer sur le pan gauche de sa veste, quelle fierté pour lui, quelle reconnaissance vis-à-vis des autres.

41’19 – Toujours Fiodor Rilov dit de Florian Philippot « je ne sais pas ce qu’il fait, lui, ce monsieur(…) » et Florian Philippot ne réagit pas dans un premier temps, tant il paraît absent du débat, alors que nous savons tous quel personnalité politique redoutable il peut se montrer.

3) Le moment clé :

Le moment qui, à mon sens, permet d’identifier globalement chaque stratégie comportementale de communication est à la 14’26 lorsque Fiodor Rilov monologue et que chaque invité l’observe avec une attitude corporelle spécifique.  

4) Contexte général annexe (éléments reliés à la vidéo permettant de l’éclairer) :

Après quelques recherches, il s’avère que Florian Philippot appris le jour même de l’émission qu’un magazine people ferait état de son homosexualité. Ceci explique complètement sa double attitude, celle peu convaincante en roue libre qui assène son éternel discours anti européen, et celle où il se protège des autres et à l’air totalement absent du plateau de télévision.

5) Conclusion :

Les intervenants mis face à face ont des profils de communication qui sont intéressants et complémentaires pour faire vivre le débat. Certains se placent en retrait afin d’analyser les arguments adverses, et n’hésitent pas à faire valoir leurs points de vues. Cependant, il suffit de la présence d’un profil trop conquérant, pour qui les autres ne sont que des faire-valoir, pour que le débat perde en richesse et en intérêt. Les autres invités sont alors sur la défensive et, soit s’opposent comme le font les mâles soumis en quête d’affirmation et de conquête de pouvoir, soit se placent en retrait pour regarder de l’extérieur cette lutte stérile et puérile. Les échanges deviennent vains, inintéressants et chacun décroche, le téléspectateur le premier.

Ainsi, voici la figure d’autorité observée pour chaque invité :

-          Thomas Philippon est vigilant positif en position haute, il se montre concentré et analytique et veut servir les échanges, son corps est cependant en tension avec des mains plutôt basses,

-          Natacha Valla est dans un espace authentique, son attitude non verbal calque son discours verbal, pas de tension observée sur le corps ni de protection,

-          Irène Inchaussé est également dans un espace authentique, mêmes remarques que pour Natacha Valla,

-          Florian Philippot est syntonique négatif position haute, c’est le rebelle des invités, il manifeste sa présence par petites touches mais il n’est pas tout à fait concerné,

-          Fiodor Rilov lui est LE conquérant négatif position haute, arrogant, donneur de leçon qui ne vous voit pas, qui est incapable de se rappeler de votre nom à la fin de l’échange. Son attitude corporelle est affirmée, avec des gestes forts tournés vers l’avant, les jambes bien écartées et qui pose sa main sur votre avant-bras pour vous signifier que c’est lui qui a la main,

-          Paul Jorion est également un conquérant mais positif en position haute, il se met à la portée des autres mais estime être celui qui sait.

6) Suggestion :

Suite aux différents éléments relevés dans ce rapport, il m’apparaît important que la production de l’émission doive opérer, a minima, à un tri des invités selon leur profil de communication, ceci afin que les échanges en soit plus riches. Un profil trop « conquérant » prendra le pas sur les autres invités et le débat deviendra alors stérile et inaudible. Deux profils opposés créeront une tension et les échanges seront plus vindicatifs. Cette cacophonie, source de risque d’image pour l’émission et pour le présentateur, donnera lieu à des pertes d’audience instantanées voire futures. Mais peut être que l’enjeu pour la production est de créer du show télévisuel, vecteur hypothétique d’audience ?

 

La contre-offensive des Valentines…

Le 13/02/2015

Certaines trouvent cette journée de la St Valentin très romantique, quand d’autres lui reprochent d’être trop commerciale. Mais les âmes qui lui reprochent d’être une fête trop commerciale ne sont-elles pas nostalgiques d’une journée qui gagne à être célébrée mais loin de la débauche mercantile ? Ceci étant, on peut également être romantique tout en déplorant le côté commercial. Mais ne nous égarons pas … Cet article n’a pas la prétention d’une prise de position en faveur des romantiques ou des nostalgiques, tout juste l’ambition d’être gadget.

La question se pose : comment une Valentine nostalgique peut-elle faire comprendre à son Valentin-mercantile qu’elle préfèrerait passer cette soirée avec un Pierrot-la-lune ?

Lui faire comprendre physiquement bien sûr, avec son corps, avec son langage corporel mais pas employé de la façon dont le souhaiterait le Valentin-mercantile. Mais comment faire ? Quelle stratégie de communication corporelle appliquer ?

#1 Eviter son regard ! Valentine doit éviter à tout prix de regarder Valentin-mercantile afin de ne pas susciter une quelconque envie de rapprochement. Ça met une distance de facto.

#2 En plus du regard, Valentine va devoir éviter tout contact physique qui sont fréquents, notamment quand ils se croisent pour passer d’une pièce à l’autre. Là, l’enjeu va être d’instaurer une autre distance qui devra tenir éloignés les gestes de rapprochement.

#3 S’ils sont assis l’un à côté de l’autre, Valentine devra croiser les jambes côté extérieur. C’est-à-dire qu’elle devra croiser la jambe droite sur la gauche, si elle est assise à la gauche de l’homme. Pire, elle pourrait même avancer l’épaule droite par rapport à la gauche, de sorte que Valentin-mercantile aura une vue imprenable sur le dos de l’épaule droite de sa Valentine.

#4 S’ils sont assis l’un en face de l’autre, Valentine devra décrire un « X » avec son corps, mais pas le « X » souhaité par le Valentin-mercantile… n’en déplaise aux mâles ! Imaginez un corps dont les épaules vont dans le sens inverse du croisement des jambes, c’est une protection à toute épreuve.

Ceci fait, pendant que les Valentines romantiques vont écouter John Legend avec son « all of me » en faisant tinter les flûtes remplies de champagne rosé, les Valentines nostalgiques écouteront Liam Gallagher chanter la mélancolique « I’m outta time » tout en espérant secrètement entonner John Legend, le champagne rosé restant une option !

Je souhaite aux Valentines et aux Valentins romantiques un 14 février à la hauteur de leur désir, et aux Valentines et Valentins nostalgiques un 14 février pleins de rêves et d’espoir.

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Comment anticiper des propos négatifs/agressifs grâce à la Synergologie ?

Le 02/02/2015

Voici un réel pouvoir qui vous est offert : la possibilité d’anticiper facilement des propos négatifs qui vous sont directement adressés, grâce à l’observation de 4 items !

Pourquoi l’anticipation est-elle un réel pouvoir ?

Parce qu’anticiper c’est se donner la possibilité :

-       d’adapter sa stratégie de communication et d’adopter le ton juste !

-       de préparer sa contre-offensive verbale !

-       de se préparer émotionnellement à recevoir ces propos négatifs, voire agressifs !

-       d’éviter l’effet de surprise que n’aurait pas manqué de provoquer notre interlocuteur avec ses propos !

Voici les 4 éléments de la communication non verbale facilement et rapidement observables :

-       la position de votre interlocuteur sur sa chaise. Il est assis buste vers l’arrière sur sa droite (il analyse vos propos et il construit son argumentation),

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-       2 mouvements de langues possibles :     

  • sa langue sort à droite de sa bouche pour y rentrer en son centre (pour schématiser, il s’agit d’un crochet du droit en boxe),Robl1
  • sa langue sort droit devant pour rentrer aussitôt (« langue de vipère » non représentée ici).

-       sa tête est penchée sur sa droite et il vous regarde avec son œil droit (son oreille droite est visible et pas son oreille gauche, c’est une écoute « vigilante » avec une forme de désaccord possible),

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-       son/ses indexes est/sont pointé(s) en forme d’un pistolet (vous pouvez voir une certaine tension dans les doigts).

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Vous voilà avec une sorte de couteau suisse doté de 4 accessoires qui servent à repérer la même chose, et qui va vous permettre de (re)prendre la directivité de l’échange.

Vous pouvez vous exercer en regardant des débats chez Ruquier ou chez Bourdin (BFM TV).

 

 

Un article dans l'Express l'Entreprise... ça avance !!!

Le 27/01/2015

Voici un simple copié/collé de l'article paru le 25/01 dernier dans l'Express - l'Entreprise, à propos de la plus-value qu'apporte la Synergologie en RH (article rédigé après interview de Martine Herrmann, ma formatrice) :

http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/efficacite-personnelle/gestuelle-detecter-un-malaise_1644024.html

 

Les gestes qui trahissent le malaise d'un collaborateur

Par Marie-Madeleine Sève publié le 25/01/2015 à  20:00, mis à jour le 27/01/2015 à  12:39

Tics, mimiques, regards, postures... Le manager qui sait lire le langage du corps détectera très tôt la gêne chez l'autre et pourra s'ajuster. Décryptage de Martine Herrmann, enseignante à l'Institut européen de synergologie. (1)

Le langage corporel représente 55% de la communication. Accomplis d'instinct, les gestes livrent des pensées et des émotions malgré soi. La synergologie a mis au point un lexique corporel de 1700 items permet de décoder ces signes non verbaux en sachant qu'il faut une convergence de 5 à 8 de ces signes pour valider une observation. Sans devenir un spécialiste, le manager peut ainsi repérer dans l'échange des indicateurs d'un état d'esprit négatif (ou positif) chez ses collaborateurs. Il lui reste ensuite à confirmer ses observations par un questionnement pertinent. Voici des gestes courants qui peuvent alerter sur des soucis non verbalisés. 

1. La difficulté face à une tâche

Votre collaborateur ne sait pas comment s'y prendre, il bute sur un problème insoluble pour lui. L'ensemble de son corps se recroqueville, se rigidifie. 

Gestes révélateurs. La main gauche disparaît dans une poche, sous la table, sur la cuisse. Les bras sont croisés très haut et très serrés sur le buste, les mains sous les aisselles, comme un enfant en colère. Autre signe: votre interlocuteur gratte la rotule du genou gauche, contredisant ce qu'il raconte. Ce qui signifie : "je n'y arrive pas", "je ne me sens pas à la hauteur". Se "laver" les mains en les descendant entre les jambes ou se les tordre fortement en se faisant des nœuds indiquent : "Comment vais-je le formuler?" 

2. L'incompréhension d'une consigne

Votre collaborateur ne comprend pas ce que vous lui expliquez, une mission, un trajet, un objectif, etc. C'est le stress qui prend le dessus. Le corps est tendu. 

Gestes révélateurs. La tête penche sur l'épaule droite ou  elle se tourne vers la gauche et en pivotant, elle présente son profil droit, ce qui signifie: "ce n'est pas clair, je n'adhère pas, je dois analyser". Les jambes sont croisées "en fermeture", l'une par-dessus l'autre, et font barrage à l'interlocuteur. Passer la main sous la narine droite notifie "je ne le sens pas" et se pincer les nez est le degré supérieur : "Ça ne passe pas du tout!". Celui qui doute d'avoir bien compris, croise les doigts de ses mains en dedans avec souvent un petit balancement qui dit " je suis partagé intérieurement".  

3. La résistance ou le blocage devant une directive

Votre collaborateur n'est pas d'accord avec un mot d'ordre ou une opinion, le corps va tout de suite se mettre à distance. 

Gestes révélateurs. La tête penche à droite, manifestant une vigilance accrue. Ou les gestes s'effectuent en dissociation de façon marquée, la tête part d'un côté, les bras de l'autre exprimant : " mon interlocuteur me cache des choses et j'ai du mal à le faire parler". Le corps a tendance à partir en arrière en se rapprochant du dossier de la chaise par exemple. Ou il s'aligne raidi avec la tête bien droite. Le "Stop" se signale par les paumes de la main bien ouvertes à la verticale et qui s'avancent vers vous. Les sourcils sont très relevés. Très éloquent aussi: l'index passé sous le nez et remonté violemment en dessinant une virgule. C'est un véritable signe de rejet. 

4. Le malaise face à un comportement ou une idée

Votre collaborateur va, dans ce cas-là particulièrement, laisser percer toute une gamme d'émotions par le corps : la tristesse l'embarras, l'indignation, le désarroi, la méfiance, l'anxiété, etc. 

Gestes révélateurs. La déglutition est fréquente afin d'"avaler son malaise". Par ailleurs, le corps se replie. Le grattage de micro démangeaisons au niveau du cou, de la glotte avertit que l'individu a un nœud à la gorge. Sur la chaise, le corps penche à gauche. La langue bouge aussi, elle tourne dans la bouche, puis s'immobilise faisant une bosse sur la joue. Ce qui traduit des : " je ne veux pas le dire", "ce n'est pas le moment de le dire". 

5. La mauvaise foi comme défense

Votre collaborateur cherche à vous convaincre alors qu'il sait qu'il est en tort. Le corps et le regard sont tendus. 

Gestes révélateurs. Les paupières clignent beaucoup, l'oeil s'ouvre davantage pour vérifier que son vis à vis le croit. La tête penche à droite, ou bien le menton se lève vers le ciel. Les deux sourcils sont très actifs, ils montent et descendent. Les mains dans l'espace sont parallèles, l'une en face de l'autre. Les lèvres sont pincées, pour cadenasser la vérité, ou la bouche se ferme en "huître"(lèvres aspirées) afin de retenir les propos, parfois embrouillés. 

 

 

Nos gestes ont-ils une logique ?

Le 18/01/2015

Le corps est géré par la partie controlatérale de notre cerveau.

L’hémisphère droit contrôle la partie gauche de notre visage et de notre corps.

L’hémisphère gauche contrôle la partie droite de notre visage et de notre corps.

Ces deux hémisphères sont reliés entre eux et communiquent perpétuellement entre eux grâce au corps calleux.

Cette base est essentielle pour la compréhension de ce qui va suivre.

La logique gestuelle intègre : la logique cérébrale, la logique neuro-symbolique et les gestes mi-conscients.

1)    La logique cérébrale : elle exprime pourquoi nous nous servons de la main droite ou de la main gauche.

-       La main droite exprime/traduit le contrôle que nous voulons avoir sur la communication. C’est une stratégie de communication qui veut que nous nous dissocions ainsi du discours pour ne pas laisser s’exprimer nos émotions. C’est une stratégie adoptée lors de discours, de réunions pour aborder des thèmes le plus souvent à caractère professionnel. Il n’y a pas d’affect dans ce type de communication.

-       La main gauche exprime/traduit notre spontanéité. La personne s’associe à son discours et dans ce cas, l’affect est bien présent. C’est une stratégie de communication adoptée lorsqu’un thème nous touche plus particulièrement, à titre personnel.

Ces deux types de stratégies de communication ne sont pas « pensés », c’est-à-dire que la personne ne se dit pas « tiens, je vais m’exprimer avec ma main droite parce que je vais aborder l’analyse des chiffres du dernier bilan ».

De même que ces deux stratégies peuvent s’observer au cours d’un même discours ou d’une même réunion, dès lors que différents sujets/thèmes abordés peuvent nous être plus personnels ou pas.

Au cours de la communication, si l’interlocuteur ne cesse d’utiliser sa main droite (et si cela concorde avec d’autres items observés comme des gestes figuratifs, la configuration des mains…), nous pouvons parler de logique froide. L’inverse étant la logique chaude.

J’apporte une précision importante quant à ces logiques : elles portent UNIQUEMENT sur l’INSTANT de la communication, et non sur un type de fonctionnement établi sur le long terme. Une personne ne peut pas être QUE logique chaude ou QUE logique froide !

 

2)    La logique neuro symbolique : elle englobe deux dimensions,

-       Une dimension diachronique qui renvoie au temps. La droite exprime le futur, la gauche le passé. Faites le test en observant une personne qui évoque un souvenir de vacances, il va diriger son regard vers la gauche et inversement s’il évoque un projet.

-       Une dimension socio affective qui exprime les valeurs. Ainsi, lorsque nous évoquons ce que nous aimons, nous le plaçons avec notre main à notre gauche et ce que nous aimons le moins, à notre droite. Par extension, ce qui nous rassure sera placé à gauche et ce qui nous fait peur à notre droite. Observez les mères (ou rappelez-vous) qui portent leur enfant, est-il porté à gauche ou à droite ?

 

3)    Les gestes mi-conscients : ce sont des gestes dont nous n’avons pas clairement conscience mais dont nous pouvons prendre conscience. Ces gestes sont de l’ordre de 4 :

-       Les gestes figuratifs => ils servent à décrire une situation mais en plaçant l’interlocuteur en dehors de la communication. Les gestes figuratifs mettent à distance. Ils sont effectués plus loin du torse, plutôt saccadés. Observez lorsque le directeur financier commente les chiffres du dernier bilan de la société.

-       Les gestes projectifs => ils nous permettent de projeter notre état d’esprit. Nous faisons entrer notre interlocuteur dans notre histoire et l’associons au discours. Observez lorsque votre ami vous raconte sa première fois à l’accrobranche. Les gestes sont plus souples, plus ronds et plus proche du torse.

-       Les gestes symboliques => très souvent de dimension culturelle, ce sont des gestes qui disent « ok tout va bien ! », ou les mains en prière etc…

-       Les gestes d’engramme => lorsque nous parlons et que nous avons des difficultés à trouver nos mots, les mains, les doigts vont venir aider notre mémoire à retrouver le chemin.

Ces 3 logiques sont facilement et rapidement observables dans votre environnement.

Si vous avez une vidéo pour laquelle vous souhaitez un avis spécifique, n’hésitez pas à m’en faire part, je me ferais un plaisir de l’analyser.

Je voulais également vous remercier d’être de plus en plus nombreux à lire mes articles, et ce quel que soit l’endroit du monde où vous vous trouvez ! Merci donc (dans le désordre) aux Russes, Anglais, Belges, Espagnols, Algériens, Américains, Canadiens, Irlandais, Anglais et bien sûr Français !