- Accueil
- Blog
Blog
"Sors de ta zone de confort !"
Le 27/10/2019
« Tu dois sortir de ta zone de confort ! »
Qui n’a jamais été confronté à la nécessité de se remettre en cause, à vouloir changer, à vouloir se dépasser pour atteindre un objectif audacieux, changer d’environnement ou encore tenter de nouveaux défis ?
J’ai souvent entendu des coachs, thérapeutes, art-thérapeutes, formateurs ou entraineurs dirent qu’il était pour cela impératif de dépasser ses limites, de sortir de sa zone de confort. Mais une fois qu’ils ont dit ça, ils n’ont rien dit. Et qu’est-ce que ça veut dire « sortir de sa zone de confort » ou de « dépasser ses limites ? »
Je leur ai toujours rétorqué (et qu’ils n’ont jamais voulu entendre) que si la personne dépasse ses limites, alors elle ne peut plus s’adapter parce qu’elle aura dépassé son point de rupture. C’est le même résultat que faire « tout » ou « rien », c’est-à-dire l’échec, le renoncement, le sentiment de ne pas pouvoir y arriver parce que l’objectif est trop difficile à atteindre. Il me semble important d’aller taquiner ses limites mais sans jamais les dépasser. Petit à petit, la limite s’éloigne un peu plus loin…
Je peux faire le parallèle avec le stress dit normal et le stress dépassé.
Le stress est une réaction réflexe, neurobiologique, physiologique et psychologique d’alarme, de mobilisation et de défense de l’individu à une agression, une menace ou une situation inopinée. Le stress adapté/normal se limite aux manifestations neurovégétatives et ne dure que le temps d’exposition, alors que le stress dépassé provoque sidération, fuite panique et comportements automatiques et dure dans le temps.
Voyez qu’il est donc important de bien connaître ses limites afin de les repousser sans jamais les dépasser.
Mais voyons ce qui se joue dans ce changement qui nécessite une adaptation comportementale.
Le changement, c’est une nouvelle adaptation qui peut s’appeler aussi « équilibration ». L’équilibration est le résultat d’une assimilation et d’une accommodation.
Assimiler, c’est incorporer des objets/éléments extérieurs (vus comme des résistances) compatibles avec sa nature, avec lesquels le sujet devra composer. L’équilibration doit être « majorante », c’est-à-dire que nous devrions toujours tendre vers un équilibre supérieur pour nous enrichir, devenir meilleur. Ça devrait être un progrès mais force est de constater que trop de personnes préfèrent l’immobilisme, c’est beaucoup plus simple et moins énergivore.
S’accommoder, c’est se modifier en fonction des particularités des éléments extérieurs en tenant compte des axes « plaisir-déplaisir » et « opérant-inopérant ».
Accepter un nouveau défi (problème), c’est accepter la perturbation (déséquilibre) qu’il va provoquer et dont l’intensité va dépendre des moyens mis en œuvre (compensation) pour relever ce défi et toute sa difficulté. « Les essais nécessaires et leurs ajustements (construction) conduisent progressivement à dépasser les formes antérieures des connaissances pour déboucher sur un nouvel équilibre comparativement meilleur (équilibration majorante). »
Comment s’adapter ?
Les moyens mis en œuvre pour s’adapter à une nouvelle situation, un nouvel exercice, etc… vont dépendre de 2 processus :
- L’abstraction simple qui est le fait d’extraire des informations pertinentes de la situation pour mieux l’appréhender et convoquer ses propres ressources pour la dépasser,
- L’abstraction réfléchissante qui est le fait d’élaborer des relations entre les éléments constitutifs de la situation.
L’adaptation peut se faire à l’intérieur du système, à l’intérieur de nous-même, c’est-à-dire en modifiant notre façon de faire, nos habitudes. Elle peut également se faire à l’extérieur du système, en agissant sur la situation et en dépassant son cadre strict.
La théorie des 21 jours
Il faut savoir que pour qu’un changement de comportement en remplace un autre, il est nécessaire de le maintenir (sans flancher) durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Certains coachs en développement personnel vantent la théorie des 21 jours pour tout et rien. A savoir qu’il faudrait 21 jours pour que le cerveau se « reconfigure ». Sauf que cette théorie est une vaste fumisterie qui nous vient d’un chirurgien esthétique américain, Maxwell Maltz, qui dans les années 1960 avait constaté qu’il fallait un minimum de 3 semaines à ses patients pour s’adapter à leurs changements physiques. Il en avait tiré un livre « best-seller » qui continue de faire son effet. A ce jour, aucune étude scientifique vient accréditer cette théorie.
Changer, c’est donc une remise en question de son propre fonctionnement mais également la nécessité d’adopter une vue extérieure en se plaçant à distance de la situation. Chaque objectif et sous-objectif pourra être atteint petit à petit, en toute sécurité. Ce qui nous permettra de consolider notre comportement adaptatif.
Source : S. Larivée 1982 – « D’une théorie de la connaissance à la modification du comportement ou quelques liens Piaget-Watzlawick »
Le 06/10/2019
Pourquoi Jean-François vous semble bizarre ?
Je me suis étonné de façon candide que Jean-François, prétendant dans l’émission « l’amour est dans le pré » (2018), vous apparaisse bizarre voire limite psychopathe. A-t-il eu une attitude si déroutante et peu engageante au speed dating ? Pas pour tous puisque Aurélia a choisi de le revoir :
Avant d’analyser rapidement ces quelques instants éprouvants pour le candidat, je pense important de repréciser les définitions du stress, de la peur et de l’angoisse.
Le stress
C’est une réaction d’adaptation de l’organisme qui sert à maintenir l’équilibre physiologique et psychologique d’un individu qui se trouve confronté à un élément/situation/évènement stresseur. Le stress devient un risque pour la santé lorsqu’il est éprouvé dans la durée.
La peur
C’est un sentiment éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger, d’une menace réel ou supposé. Elle est immédiate et spontanée.
L’angoisse
C’est un sentiment de l’ordre du vécu mais sans objet face à laquelle il semble ne pas y avoir de solution. L’esprit se fige, l’individu a l’impression de ne pas pouvoir la maîtriser (vs l’anxiété).
Une fois ce rappel fait, penchons-nous sur la situation !
L’émission diffusée sur M6 connait un certain succès. Les candidats sont mis en situation dans le cadre de rencontres scénarisées. Sur le plateau ou en extérieur, ce sont des caméras omniprésentes, des sources de lumière pour mettre en valeur les candidats et un certain nombre de techniciens également présents. Nous pouvons donc dire qu’il s’agit d’une situation qui n’est pas habituelle pour chacun d’entre nous. Ainsi, face à une situation exceptionnelle et inconnue, le corps et l’esprit doivent s’y adapter pour faire redescendre le niveau de stress à un niveau acceptable.
Je précise que chaque personne possède un niveau d’acceptabilité qui lui est propre. Un individu peut très mal gérer son stress tandis qu’une autre saura le transformer en un stimulant.
Le prétendant
Jean-François, la 30aine, ébéniste vivant chez sa mère avec laquelle il a tissé des liens « indestructibles » depuis la mort de son père lorsqu’il était âgé de 14 ans.
Il n’a pas connu ses grands-parents.
Qu’observons-nous factuellement ?
Lors du visionnage de la scène, au cours du speed dating qui dure environs 1 minute 30, nous pouvons mettre en exergue plusieurs marqueurs gestuels qui ont tous un horizon de sens spécifique.
La position assise est dite neutre. Il est au milieu de son siège et semble indécis sur l’attitude, la position à tenir. Il y a donc une certaine ambiguïté qui est déjà observable. Nous pouvons déjà dire qu’il y a un « conflit » intra psychique qui tient de l’ordre de l’intentionnalité : « dois-je y aller et m’investir, ce qui revient à me découvrir dans cet environnement inconnu et donc potentiellement hostile ? »
Nous observons également que ses mains sont jointes, doigts repliés, entre ses jambes et sous la table. Elles sont en position basse, ce qui traduit d’emblée une émotion négative. Cette position des mains marque un retour sur soi, une certaine protection face à un danger potentiel et ainsi, une implication mesurée dans la scène.
Nous constatons que Jean-François frotte ses mains paumes contre paumes, comme s’il se les lavait. Ce geste traduit un mal être, un malaise. En psychologie, nous dirions qu’il s’agit d’un geste contra phobique, c’est-à-dire qu’il vient atténuer l’angoisse ressentie (en Synergologie, nous pouvons faire un parallèle avec la goutte de malaise).
JF souffle fort à plusieurs reprises pour se donner du temps, pour améliorer aussi physiologiquement l’apport en oxygène. En psychothérapie, pour gérer son stress, je vais vous inviter à inspirer sur 4 temps et à expirer sur 6 temps de façon à solliciter le système parasympathique qui vous aidera à vous relaxer : http://www.psychomedia.qc.ca/neurologie/2009-07-26/qu-est-ce-que-les-systemes-nerveux-sympathique-et-parasympathique
Il se mord également la lèvre inférieure, un geste qui ne se fait que dans des situations anxiogènes, pour ensuite se gratter de la main gauche le côté gauche de sa tête, puis enfin le côté gauche de sa nuque. Ces gestes illustrent la réflexion mais également que quelque chose énerve la personne qui fait tout pour tenter de maîtriser la situation mais sans trop savoir comment communiquer.
Nous pouvons observer ses jambes qui remuent, signe d’un désir de se mettre en marche/en action, signe que la personne subit la situation mais qu’il serait très mal interprété de partir sur le champ.
Enfin, avant dernier marqueur gestuel qui traduit l’authenticité, c’est la défocalisation passive du regard. C’est-à-dire que JF, à certains moments, laisse partir son regard dans le vague de façon inconsciente.
Mais quel est ce marqueur gestuel qui vous semble inquiétant ?
Finalement, c’est bien là la question. Pourquoi, après cette analyse froide et distanciée, optez-vous pour la crainte de lui ? Vous n’aimeriez pas le croiser dans la rue !
C’est le regard et les clignements des yeux !
Jean-François est victime de son anatomie. Il a des petits yeux noirs enfoncés dans ses orbites, ce qui donne une certaine étrangeté/importance à ses arcades sourcilières.
Il a de plus des lèvres fines, ce qui, dans l’inconscient collectif, est une caractéristique physique des gens nerveux, impulsifs.
En psychologie évolutionniste, nous dirions que ce sont des traits qui représentent un danger potentiel qu’il vaut mieux fuir.
Ensuite, il ne cligne des paupières que lorsque sa tête bouge. On dit qu’il a des clignements psychomoteurs, c’est-à-dire qui ne véhiculent pas d’émotion. Ce qui renforce cette perception de danger potentiel.
Dès lors que vous observez un trait que vous assimilez à un danger, même s’il est minime, c’est bien lui qui donnera la teinte du rapport interindividuel. Ce n’est que dans la discussion que vous vous apercevrez que finalement, le doute du danger potentiel peut être levé… ou pas !
Ainsi, Jean-François est angoissé par la situation, vite débordé par le trac, hypersensible et empathique, il ne sait pas comment gérer ses émotions.
PS : merci à Stéphanie pour la vidéo et à vous, faites attention au biais de confirmation et à votre première impression.
Affaire Maël Combier : application au schéma intégratif de la motivation
Le 04/09/2019
Pour faire suite à mon schéma intégratif de la motivation, voici un cas appliqué à un comportement criminel : l’affaire Maël Combier.
Petit rappel emprunté à TéléStar :
« Ce 25 février 2011, Samira Ben Saad et Maël Combier vivent une relation passionnée. Ils se sont rencontrés en boîte de nuit l'été précédent. Elle vit à Crest, une petite ville du département de la Drôme, elle a 20 ans, pose pour des photos et rêve de devenir mannequin. Il en a 22, travaille à Valence pour une entreprise de travaux d'étanchéité, il aime le football et plaît beaucoup aux filles. Leurs disputes sont fréquentes et, inlassablement, leurs retrouvailles sont enflammées. Mais le jour où Samira apprend que celui qu'elle aime à la folie est déjà marié et bientôt père de famille, elle rentre dans une colère noire, le menace et lui promet l'enfer pour s'être moqué d'elle. Aussi, lorsque Maël lui propose de l'emmener en week-end romantique en Italie, la jeune femme se méfie. Mais elle espère tellement voir leur histoire prendre une nouvelle dimension qu'elle accepte de le suivre. Or Maël a bien autre chose en tête qu'une promesse d'avenir. Dans son blouson, il dissimule un revolver et, au détour d'un chemin boisé, il sort son arme et tire. »
Je reprends individuellement chaque item de mon schéma en l’illustrant des éléments de cette affaire. Pour une meilleure compréhension, Maël Combier sera l’Agent 1 et Samira Ben Saad sera l’Agent 2.
L’objectif de cet exercice est de comprendre comment une passion amoureuse en est arrivée à devenir une tragédie. L'utilisation du schéma intégratif de la motivation permet une première analyse pratique/pragmatique pour bien comprendre la situation.
Environnement
C’est un environnement construit, A1 et A2 sont actifs professionnellement et dans leur sphère privée.
Agent 1
Cognitif : une intelligence que je qualifierais de moyenne, par défaut et parce que rien dans les articles que j’ai pu lire ne me fait penser qu’il est un débile profond ou d’une intelligence supérieure. Il occupe un poste professionnel qui demande certaines qualifications et aptitudes intellectuelles.
Affectif : immature, séducteur, menteur, gestion des émotions difficile.
Biologique : néant selon les articles lus, ni sur le plan psychopathologique.
Agent 2
Cognitif : une intelligence que je qualifierais de moyenne basse au vue des interviews que j’ai pu regarder et de sa capacité de réfléxivité, de prise de distance par rapport à la situation.
Affectif : immature également, séductrice elle aussi, gestion des émotions difficile encore et un brin utopiste négative.
Biologique : néant selon les articles lus, ni sur le plan psychopathologique.
Les deux amants sont plutôt orientés vers une stratégie de vie de type « r » (J. P. Rushton), c’est-à-dire avec une stratégie de vie à court terme, aucune anticipation, l’effort est porté sur la reproduction (en terme évolutionniste), impulsivité, hypersexualité.
Intentionnalité
Agent 1 : il use de séduction et multiplie les partenaires tout en essayant, en parallèle, de maintenir un semblant d’équilibre familial qui lui donne bonne conscience et seul gage de stabilité.
Agent 2 : séductrice, elle souhaite trouver à tout prix celui qui la sortira de sa condition sociale qu’elle juge non valorisante (utopie négative) et qui lui fera accéder à son idéal du Moi.
Pensée anticipatrice
Agent 1 : il doit gérer la tension psychologique générée par une situation antagoniste ; d’un côté le désir de stabilité, de l’autre ses pulsions sexuelles. Il suit des buts exclusivement proximaux, assez facile à atteindre.
Agent 2 : elle voit l’Agent 1 comme son sauveur, comme son avenir qu’elle fantasme prometteur. Elle suit des buts distaux, plus difficiles à rendre concrets et donc atteignables.
Auto-Réactivité
Pour les deux Agents, nous voyons très bien, au-travers de leur passion, que l’autorégulation n’est pas leur point fort. La réflexivité est un mot, une compétence dont ils ignorent tout. Ils ont tous deux un fonctionnement auto centré à ceci près que l’Agent 1 est dans un mode « proactif » pour préserver à tout prix son équilibre. Alors que l’Agent 2 est dans un mode « inhibiteur ». Elle rêve de vivre avec l’Agent 1 et elle a très mal réagi lorsqu’elle a appris que l’Agent 1 était marié et allait devenir père. Elle a donc des valeurs intrinsèques fortes et reconnues socialement.
Conclusion
En termes de coping et de mécanismes de défense adaptative, l’Agent 1 est un sujet au fonctionnement mental dysfonctionnel. Lorsqu’il perçoit une menace, ses défenses immatures en font une évaluation erronée et la représentation mentale s’en trouve déformée. Ainsi, la réalité est altérée, mal évaluée et le coping est inapproprié. Parce que la détresse est surévaluée, la contrôlabilité perçue quant à elle est sous-évaluée. Les évènements ne manqueront pas de se répéter. Malheureusement, si des éléments extérieurs viennent à renforcer la menace – comme des proches qui menacent physiquement la personne ou encore être harcelé avec 150 appels téléphoniques par jour – il est fort probable qu’il y ait passage à l’acte pour tenter d’annuler, de déplacer ou d’amoindrir la menace.
Maël Combier a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, par la Cour d’Assises de la Drôme, reconnu coupable de tentative d’assassinat avec préméditation sur la personne de Samira Ben Saad.
Schéma intégratif de la "motivation"
Le 24/08/2019
La recherche d’un schéma intégratif de la « motivation » ainsi que la notion d’ « introjection » sont les 2 sujets que j’ai à cœur et qui me font office de guide line, de fil rouge.
Ce sont des sujets pour lesquels je n’ai de cesse de lire, de me documenter et de m’enrichir.
En ce qui concerne le sujet de la motivation, il est essentiel de répondre à cette question : qu’est-ce qui fait que certaines personnes sont dans l’agir, structurés, pendant que d’autres sont passifs et incapables d'organiser ni de structurer leurs pensées pour tendre vers un objectif ?
Mon souhait était de pouvoir visualiser et de conceptualiser le processus motivationnel, quelques soient l’environnement, l’activité, le domaine. « Intégratif » parce qu’il se veut global et reprend différentes notions de certaines branches de la psychologie.
Aujourd’hui, on ne peut plus se restreindre à défendre sa paroisse sans tenir compte des avancées des autres. Ainsi, un behavioriste ne peut balayer d’un revers de main la psychologie Freudienne et ses 2 topiques, ni les récentes découvertes en matières de neurosciences, la psychologie sociale, la psychopédagogie, la psychologie développementale, la psychologie des organisations, la psychologie familiale, l’éthologie et encore moins les avancées que nous offrent la Synergologie dans la connaissance de la compréhension des gestes.
Ce schéma peut s’appliquer à toute situation pour tenter d’en comprendre les mécanismes (vie quotidienne, sportive, criminelle, management, terroriste…). Même s’il reste à parfaire, il peut être un cependant un bon guide.
Description sommaire du schéma
Tout d’abord, la « motivation » part d’un « agent » dans un environnement imposé, choisi ou construit. Un « agent » est une personne qui fait en sorte que les choses arrivent par son action propre et intentionnelle, il est donc acteur de son comportement (vs passif) ! Ce qui ne veut pas nécessairement dire qu'il a les capacités de structurer un plan d'action... mais ça ne veut pas dire non plus qu'il ne peut pas acquérir ces capacités. La visualisation que je propose permet d'identifier l'axe ou les axes à améliorer, mais aussi ceux sur lesquels l'agent peut s'appuyer pour se développer.
Le comportement de cet agent est dépendant d’une causalité triadique réciproque, c’est-à-dire de 3 facteurs de régulations : cognitif (causalité cognitive descendante), affectif (influence de la sensorialité ascendante) et biologique (il existe une corrélation positive entre optimisme et résolution de problème, recherche de soutien social et accent mis sur les aspects positifs de la situation stressante versus pessimisme qui entraîne déni et distanciation).
Ainsi peut naître la « motivation » qui se caractérise par 4 critères bien spécifiques :
- L’intentionnalité
C’est avoir la capacité de se représenter une action future (planifier/prévoir).
- La pensée anticipatrice
Les évènements futurs représentés cognitivement vont être des motivateurs mais également des régulateurs du comportement. Plus les objectifs à atteindre sont proximaux et projetés, plus les résultats peuvent être anticipés (versus objectifs distaux).
- L’auto-réactivité
C’est autrement dit l’autorégulation de la motivation, de l’affect et de l’action. Pour se faire, il est nécessaire de faire preuve de réflexivité, c’est-à-dire d’avoir cette capacité à s’intégrer dans le champ de l’observation (auto observation, auto guidance de la performance, auto réaction correctrice). A cela, il existe un mode inhibiteur, garant de l’éthique personnelle, et un mode proactif qui désengage la fonction inhibitrice en déshumanisant la victime, en rendant moralement acceptable une conduite nocive et/ou en déplaçant la responsabilité pour préserver son intégrité.
- L’auto réflexion
C’est la croyance en son efficacité personnelle en termes de défis, d’efforts, de persévérance, de réussites et d’échecs.
En voici l’illustration :
Sources : "L'imagerie mentale" de Xavier Lameyre - PUF ; "Traité de psychologie de la motivation" sous la direction de Philippe Carré et Fabien Fenouillet - DUNOD ; "Mécanismes de défense et coping" de Henri Chabrol et Stacey Callahan - DUNOD 3ème éd.
Le 22/07/2019
Entrée en matière…
Ce cher Mathieu, puisqu’il s’agit de lui, arbore une chemise bleue ciel assez ouverte pour laisser entrevoir un torse… glabre, tatoué… mais pas musclé. Un ego… presque affirmé, pas totalement parce qu’atténué par le tatouage sur son avant-bras droit (il n’y en a pas sur son bras gauche, ce qui aurait véhiculé des valeurs d’identification aux tatouages, de personnification, de symbolisation et qui aurait rendu l’acte plus authentique). C’est un endroit sur le corps qui traduit un désir de protection face à une possible agression extérieure teintée d’un désir d’être un individu dans l’action (vs passivité).
Une ambivalence que nous retrouvons avec les 2 boucles d’oreilles portées, bien que cela soit un attribut plutôt féminin à la base (qu’on le veuille ou non) et les gesticulations pseudo machistes servant – peu ou prou – à l’illustration d’un discours spectaculaire. C’est un sketch… Les coudes sont placés largement loin du tronc (un « i » comme dirait l’autre) avec ce désir inconscient d’occuper le plus d’espace possible (expego : expansion de l’ego). Une attitude d’acteur singée qui surligne de façon outrancière ce qui devrait représenter la masculinité.
Constatons également que ce cher Mathieu est assis en arrière, sur sa droite. Attitude typique de l’esprit qui analyse de façon critique le discours de l’autre afin de pouvoir contre argumenter. Nous sommes bien loin d’une attitude d’Alpha qui serait planté sur ses jambes bien ancrées au sol, les coudes reposant sur ses genoux et le torse bien en avant pour affronter l’adversaire… l’autre.
Mais qu’en est-il ?
Au lieu de cela, le jeune-adulte-père-immature à sa jambe droite pliée à 90° et posée sur la gauche, formant ainsi un bouclier sensé le protéger des agressions verbales extérieures.
Attitude défensive donc, voire agressive aussi, lorsque le dos de sa main vient se placer contre sa mâchoire droite.
Que devrions-nous attendre d’un Alpha ?
Hormis l’attitude précédemment décrite, nous devrions observer un menton relevé, une personne qui vous parle en vous regardant de façon prédominante avec sa face droite, des sourcils mobiles, des gestes figuratifs et hauts, un discours spectaculaire ou encore un corps tonique et souple.
Nous avons finalement un corps tendu, sur la défensive avec une façon de regarder (son axe de tête donc…) qui traduit tantôt l’esprit critique, tantôt la soumission. Son attitude corporelle illustre un mal être vécu à l’encontre de la gente féminine.
Base du profil de Mathieu ?
C’est un orgueilleux immature qui souffre d’un complexe d’infériorité. Il se place « en-dessous » de la relation avec la femme, si bien qu’il fuit et évite tout conflit en mettant un terme à la relation en premier (fuite et évitement en termes psy). Mathieu a peur de reconnaître ses propres besoins, il veut éviter la banalité et les conflits.
Quelle stratégie adopter face à lui ?
Dans une attitude de séduction, le plus simple est de le fuir, de l’éviter ou de ne pas lui accorder le moindre regard. Il faut l’ignorer et faire comme s’il n’existait pas. Ce qui va le pousser à s’interroger sur sa façon de faire et sur son pseudo pouvoir de séduction.
Mais si vous souhaitez néanmoins aller plus loin (chacun ses motivations après tout…), vous devez le faire parler, s’expliquer afin qu’il se dévoile. Ne pas la laisser parler uniquement de vous et de ce que vous espérez.
Bon après, il y a une question de valeurs personnelles qui sont transmises par l’éducation, il y a la maturité… 2 éléments qui lui font crassement défaut ! Quant au fait que ce genre de gars arrive à faire des collections, disons qu’il y a toujours quelque chose qui m’échappe !
Le prochain article traitera certainement de la modélisation du comportement, les motivations et ses facteurs…
Bonnes vacances et portez-vous bien !
Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=7ipFJHTrup0
Le 03/07/2019
Un changement de paradigme sociétal violent
Les nouvelles technologies ont imprégné les dernières générations qui ont elles-mêmes contaminées leurs parents toujours plus désireux de revivre leur enfance.
La thérapie « spectacle » a pris le pas sur la thérapie par la parole parce que les résultats peuvent être appréciés quasi instantanément – le besoin d’être a supplanté celui de l’écoute. C’est plus économique psychologiquement. L’existence se théâtralise, elle se met en scène. Chaque individu peut s’octroyer le rôle qu’il souhaite, même si le costume est trop grand.
A bas l’anonymat !
Constatons que la société de l’instantanéité fait fi des repères spatiaux et temporels, alors qu’ils sont des éléments structurants la personnalité. Cette béance spatiale et temporelle induit une pression constante d’une nécessité d’accélération avec un besoin pathologique de résultats. Cette confrontation au stress devient alors récurrente alors que chacun n’y réagit pas de la même façon.
Etre visible, c’est s’imposer de se montrer, de se dévoiler, de livrer au monde son espace intime. La conséquence directe est le développement d’un faux self par lequel l’individu semble s’épanouir et qui devient sa référence comportementale – mais c’est un faux semblant. Un peu comme un comique sur scène s’efforce aussi d’être comique lors d’une interview, d’une émission, parce que c’est le rôle que les autres attendent de lui. Pourquoi ne pas être… lui-même au lieu de répondre à cette injonction paradoxale ? Ce qui n’enlèverait rien à sa prestation scénique bien sûr. Ça pourrait même lui donner plus de densité, de consistance et donc d’intérêt au regard des autres. Vivre sur son faux self, c’est s’enfoncer toujours un peu plus dans les sables mouvants de son angoisse.
L’éducation trop permissive contribue au règne de l’enfant roi qui deviendra un adulte omniscient dans une société immature. Un peu beaucoup comme dans la publicité « à ma guise » : https://www.youtube.com/watch?v=9BEHYi_3N9E
Etre visible, c’est être « tendance », « hypermoderne », c’est absolument devoir appartenir à un groupe et ça passe par des superlatifs, parce qu’être bon ne suffit pas. Il faut être le meilleur et le plus rapide. Un comportement individuel qui fait tâche d’encre et qui se meut en une norme collective (par définition). C’est ubuesque et abscons.
Se démarquer, chercher le buzz et les likes pour trouver une certaine singularité et être reconnu de tous comme tel. Tant pis si cela entraîne des dérives identitaires. Si l’individu est omniscient et se vautre dans l’extimité (versus intimité) qui n’existe que pour tenter de réparer une blessure narcissique. La frontière entre la sphère publique/professionnelle/privée en devient poreuse, voire inexistante.
Pour quels résultats ?
Lorsque ce système de fonctionnement de la personnalité, préconsciente voire consciente, cette adaptation à l’angoisse est créatrice, alors elle est vertueuse. Ca fait naître des émotions, ça cultive et présente un vrai intérêt pour s’enrichir intellectuellement.
Lorsque l’individu s’accommode mal de cette adaptation, qu’elle se trouve forcée, l’angoisse trouve là un terrain fertile. Prenons l’exemple de 2 adolescents dont l’un possède une capacité vocale au-dessus de la moyenne, et l’autre qui aimerait être doté d’une telle faculté. Si le 1er publie une vidéo sur youtube, il est certain qu’il emportera l’adhésion d’un grand nombre d’internaute. Si le 2nd publie une vidéo sur youtube, il est certain qu’il sera pris à partie dans les commentaires de ces mêmes internautes. Le résultat psychologique est facile à prédire et il peut être dévastateur. Vous pouvez faire une translation de cet exemple dans le monde de l’entreprise et du management en particulier. Comme vu plus haut, la gestion du stress est une affaire individuelle. Une personne stressée par la pression (du résultat ou un autre facteur) peut la transformer en stress positif si elle en a les capacités. Le cas échéant, elle fera un burn out ou elle se montrera autoritaire et peu dans le lien avec les autres. Que la personne soit en haut de la pyramide ou à la base, c’est le même processus.
Le burn out systémique ou l’avènement du syndrome post traumatique
Il ne faut pas se voiler la face. La vérité est que les entreprises n’ont pas pris toute la mesure du burn out. Si vous êtes en arrêt de travail, le médecin du travail a pour rôle de statuer sur votre capacité à reprendre l’activité ou non. Si vous pensez que votre employeur va organiser votre retour dans les meilleures conditions, c’est que vous n’avez pas encore fait votre deuil d’utopie positive professionnelle. La société vous le démontre tous les jours, il n’existe qu’un seul temps : celui de l’immédiateté.
Si le burn out est une adaptation face à un stress, il fonctionne de la même façon que le syndrome post traumatique : troubles du sommeil, troubles de l’appétit, reviviscences, pensées intrusives, perte de repères temporels, altération de la personnalité, troubles de l’humeur, culpabilité, honte, dissociation, évitement, repli social… je continue ?
Si la Green Revolution est en marche, alors il serait temps de repenser le système des valeurs actuel.
A la recherche de l'intentionnalité et de l'engagement
Le 12/05/2019
La thérapie d’aujourd’hui doit être pragmatique en plus de répondre à un besoin d’écoute du patient. Pragmatique veut dire que le patient vient non seulement pour un échange, mais qu’il attend également des solutions rapides à mettre en place pour qu’il puisse voir les résultats rapidement. Est-ce que ça veut dire que la thérapie se doit d’être brève ? La mise en œuvre des solutions doit en tous les cas être rapide et un début de résultat visible sur le court terme.
Il est donc primordial de décrypter et d’analyser rapidement la personne, que ce soit dans un contexte thérapeutique que personnel et même professionnel. Que ce soit pour un patient, un manager, un dirigeant de société, un enquêteur de la police/gendarmerie, un professionnel quel qu’il soit, votre conjoint ou votre adolescent. Identifier la motivation grégaire d’une personne va permettre de la faire grandir, de lui donner de la reconnaissance, de la valoriser, de l’aider à atteindre son but en lui faisant adapter ses stratégies comportementales ou son coping face aux évènements stressants.
Ce qui fait la différence dans l’analyse comportementale, à mon sens, c’est la recherche systématique et fondamentale sur ce qui est au commencement de l’action face à un évènement.
Pour ma part, ma démarche consiste à identifier des marqueurs gestuels et psychologiques pour tenter de remonter jusqu’à la source, consciente ou inconsciente, de l’action. Quels gestes la personne fait lorsqu’elle est dans telle interaction ou lorsqu’elle parle d’un sujet spécifique ? Quels sont les mots qu’elle emploie ? L’ensemble de ces interrogations génère un questionnement socratique que j’aurais avec la personne.
Pour arriver à cette identification de la motivation grégaire, l’intention et l’engagement sont les deux déterminants incontournables de l’action. Ils peuvent être inconscients, on parle de mécanismes de défense, ou conscients, on parle alors de coping. « Les mécanismes de défense sont considérés comme des traits de personnalité et les processus de coping comme des états liés à la situation. » Les mécanismes de défense sont principalement mis en œuvre pour lutter contre les pulsions, leurs représentations et leurs affects. Le coping est la cognition derrière les moyens utilisés pour faire face à une situation.
Gardons à l’esprit, pour mener à bien cette quête du « vrai self », de l’authenticité, c’est que les individus prennent en considération les implications de leurs actions avant de s’engager dans un comportement donné, que ce soit conscient ou inconscient (et j’insiste exprès).
En psychologie, l’intentionnalité se définit comme une « relation active de la conscience à un objet existant, adapté à un projet. » La conscience est la capacité à se représenter mentalement un objet et de pouvoir le restituer verbalement. L’objet peut être interne ou externe. Interne, c’est la représentation intériorisée que la personne se fait de son environnement, qui lui est qualifié d’objet externe. « Environnement » dans le sens large puisqu’il peut s’agir d’une personne ou de toute chose inanimée. Ce qui est primordial dans cette définition parce que ça qualifie le sens donné à l’intention, c’est la notion de « projet ». Il fait écho fatalement à un manque, à un besoin grégaire, primaire, originel.
Pour bien appréhender ce qu’est le comportement, nous pouvons dire qu’il est la conséquence de trois facteurs :
- L’intentionnalité,
- L’habitude,
- La présence de conditions qui facilitent ou qui empêchent le comportement.
Pour ces deux derniers facteurs, il n’est pas nécessaire que je développe. En revanche, l’intention se définit par quatre facteurs très clairs et qui sont d’une importance capitale dans la quête du projet que l’individu porte, en passant ou non à l’action :
- Une composante cognitive et affective qui génère une analyse subjective des avantages et des inconvénients de l’adoption du comportement, mais également à la prise en compte de la réponse émotionnelle inhérent à l’adoption du comportement,
- Des croyances normatives qui renvoient aux attentes que la personne a, par rapport à un groupe de personnes référentes, ou une seule personne référente, qui approuveront ou non l’adoption du comportement,
- Des croyances aux rôles sociaux, c’est-à-dire le degré auquel la personne perçoit qu’il est opportun ou approprié de réaliser le comportement au regard des personnes qui ont une position sociale similaire,
- Les convictions personnelles.
Ce dernier facteur a également son importance dans la mesure où il fait appel à l’intensité de l’engagement que l’on mettre dans l’adoption du comportement. Qu’est-ce que l’engagement si ce n’est de se reconnaître libre ou non de faire quelque chose et d’en assumer la signification ?
Plus le projet derrière le comportement est important, que ce soit en termes de besoins/manques que de conséquences et de coûts, plus l’engagement sera important.
Plus le comportement sera visible socialement, plus l’engagement sera important.
Toutes les raisons motivationnelles externes désengagent, comme faire miroiter une récompense ou menacer d’une punition ne fonctionnent pas ! Ce ne sera que du renforcement positif ou négatif mais jamais la personne ne sera engagée de manière intensive (avis aux managers et aux parents…).
En revanche, la moindre raison intrinsèque a un pouvoir intense d’engager la personne à adopter un comportement, quel qu’il soit, dans la mesure où la personne nourrit un besoin de reconnaissance et d’inclusion. C’est le cas lorsque la personne est convaincue que si elle se transforme en bombe humaine, elle recevra l’Amour éternel de Dieu. C’est aussi le cas lorsqu’un parent explique à son enfant que l’effort est souvent récompensé et vient enrichir l’image de soi.
Analyser les comportements, c’est qualifier l’intention et l’intensité de l’engagement que l’on met à adopter un comportement. Cela a un impact significatif quant à la responsabilité d’une personne dans n’importe quel contexte professionnel ou personnel. Mais cela a aussi le privilège de rendre la communication interpersonnelle plus fluide, plus authentique et certainement plus bienveillante (bien que ce mot commence à être galvaudé). Enfin, analyser les comportements permet de se donner assez de recul face à une situation pour pouvoir en anticiper les conséquences.
Références :
« Mécanismes de défense et coping » - Chabrol et Callahan – Dunod, 3ème éd.
« La soumission librement consentie » - Joule et Beauvois – PUF 2009.
« De l’acte à la pensée » - Henri Wallon – Flammarion 1970.
« Stratégie de la thérapie brève » - Watzlawick et Nardone – Seuil 2000.
Que nous apprend Milgram sur l'obéissance ?
Le 04/05/2019
L’obéissance à l’autorité (Milgram, expériences effectuées entre 1950 et 1963)
Découverte : La propension extrême des adultes, hommes ou femmes, à la soumission quasi inconditionnelle aux ordres de l’autorité. Son point de départ se situe à l’apparition de la division du travail (début 20ème).
57% des sujets obéissent s’ils ne sont pas en contact avec la victime.
30% des sujets obéissent s’ils sont en contact avec la victime.
L’obéissance à l’autorité, souvent prônée comme une vertu, revêt un aspect bien différent quand elle est au service d’une cause néfaste.
Ceux qui ont administré des chocs électriques à la victime l’ont fait, non pour assouvir des tendances agressives, mais parce que l’idée qu’ils avaient de leur obligation les y contraignaient moralement. Rares sont ceux qui possèdent les ressources intérieures nécessaires pour lui résister, parce que toute une gamme d’inhibition s’oppose à une éventuelle révolte.
Qu’est-ce qui contraint le sujet à rester à l’état de soumission (agentique) ?
- Désir de tenir sa promesse, la politesse, l’engagement moral pris,
- Préserver la relation, désir de se montrer à la hauteur qui s’accompagne d’une diminution sensible de la préoccupation de l’éthique morale,
- Se concentrer sur les caractéristiques techniques immédiats pour perdre de vue les conséquences lointaines,
- La normalisation de l’acte par sa continuité.
Ainsi, chaque sujet inhibe son fonctionnement autonome et il devient alors un autre individu qui accepte le contrôle total d’une personne ayant un statut plus élevé.
Quel est le processus de l’obéissance ?
- Elle est transmise par l’éducation,
- Les agents sociétaux, dès que l’enfant sort du cocon familial, il est transféré dans un système d’autorité institutionnel dans lequel la soumission est indispensable, explicite ou implicite à une entité impersonnelle,
- La structure de récompense/châtiment,
- La perception de l’autorité qui doit être « légitime »,
- « L’idéologie » de la situation,
- La responsabilité redirigée. Le sujet se sent engagé vis-à-vis de l’autorité mais pas responsable du contenu des actes que celle-ci lui prescrit.
Comment expliquer la baisse de l’obéissance à mesure que la victime se rapproche ?
- L’empathie du sujet envers sa victime,
- Agrandissement du champ cognitif, il est plus difficile de faire abstraction de la victime,
- La proximité génère une inhibition passive, de la honte et de la culpabilité, contrairement à l’éloignement qui provoque un rapprochement entre le sujet et la personne représentant l’autorité,
- Conscientisation des causes et des conséquences.
Le seul danger qui menace le fonctionnement d’un système hiérarchisé, c’est la possibilité que la défection d’un de ses éléments en entraîne d’autres, d’où la nécessité de l’isoler et de la punir sévèrement.
Faire la différence entre « obéissance » et « conformisme »
L’obéissance survient à l’intérieur d’une structure hiérarchisée alors que le conformisme détermine la conduite parmi des gens de statuts égal (avec souvent une pression implicite du groupe).